« That Was Me », extrait de Memory Almost Full (2007), est une réflexion énergique et intime de Paul McCartney sur ses débuts à Liverpool et sa carrière. Avec des paroles évoquant son enfance et ses premiers pas dans la musique, la chanson révèle un regard lucide sur le passé, porté par une production dynamique et un arrangement percutant. Enregistrée avec une instrumentation resserrée, elle trouve toute sa force en live, où McCartney la sublime, offrant une prestation viscérale, immortalisée sur Amoeba Gig.
Le 4 juin 2007 au Royaume-Uni et le lendemain aux États-Unis, Paul McCartney dévoilaitMemory Almost Full, son quatorzième album solo. Parmi les morceaux marquants de cet opus,That Was Mese distingue par son énergie brute et son regard rétrospectif sur la vie de l’artiste. Ce titre, véritable plongée dans les souvenirs du jeune McCartney à Liverpool, résonne comme un hymne à la mémoire et à l’identité.
Sommaire
- Un voyage à travers le temps et l’histoire personnelle de McCartney
- Un regard lucide sur le passé
- Une production énergique et directe
- Une prestation scénique remarquable
- Une pièce maîtresse deMemory Almost Full
Un voyage à travers le temps et l’histoire personnelle de McCartney
Paul McCartney a souvent eu recours à la nostalgie dans ses compositions, maisThat Was Mes’inscrit dans une approche résolument plus introspective et dynamique. Avec des paroles évoquant son enfance et ses premiers pas dans la musique, il nous plonge dans son passé avec une vivacité qui contraste avec la douce mélancolie de certaines de ses autres œuvres.
Dès les premières lignes, McCartney nous transporte dans son Liverpool natal. Il évoque les journées d’école, les camps scouts, et même les célèbres traversées sur leRoyal Iris, le ferry emblématique où les Beatles se produisirent lors de concerts enflammés sur la Mersey. «That was me, on TV, sweating cobwebs in a cellar», chante-t-il, faisant ainsi référence aux débuts fiévreux des Beatles au Cavern Club, la petite salle souterraine où le mythe s’est forgé.
Un regard lucide sur le passé
Dans une interview donnée à l’occasion de la sortie de l’album, McCartney expliquait :
« Les gens disent souvent qu’ils se souviennent davantage de leur enfance que de ce qu’ils ont fait le mois dernier. C’est une réalité, je ne sais pas pourquoi. Alors pour cette chanson, il m’a suffi de penser au passé. Et immédiatement, je suis retourné à Liverpool. »
Ce constat universel trouve un écho particulier dans la structure même deThat Was Me, où chaque vers est une réminiscence d’un instant clé de sa jeunesse. Ces images fugaces s’enchaînent, créant une fresque vivante et sincère de ses souvenirs.
Une production énergique et directe
Produit par David Kahne,That Was Mebénéficie d’un arrangement simple mais percutant. Loin des orchestrations complexes que McCartney affectionne parfois, le morceau s’appuie sur une instrumentation resserrée : Paul McCartney assure lui-même les parties vocales, de guitare acoustique et électrique, ainsi que la basse. Rusty Anderson et Brian Ray l’accompagnent aux guitares, Paul ‘Wix’ Wickens est au piano, tandis qu’Abe Laboriel Jr insuffle une dynamique rythmique entraînante à la batterie.
L’un des moments les plus marquants du morceau réside dans la montée vocale lors du troisième couplet. Cette section, initialement jugée trop plate par l’équipe en studio, a été renforcée par McCartney lui-même, qui a décidé de chanter à l’octave supérieure, doublant ainsi la ligne de guitare. David Kahne, producteur de l’album, se souvient :
« Nous parlions du fait que cette partie avait besoin d’un coup de pouce, et il a dit : ‘Peut-être que je devrais la chanter plus haut.’ Il est allé en cabine, et c’était réglé dès la deuxième prise. Il a simplement trouvé l’équilibre et l’a enchaîné d’une traite. »
Une prestation scénique remarquable
Si la version studio deThat Was Meséduit par son intensité, c’est sur scène que le morceau prend toute son ampleur. McCartney l’a interprété lors d’un concert mythique àAmoeba Musicà Hollywood le 27 juin 2007. Cette performance, énergique et viscérale, est immortalisée sur l’albumAmoeba Gigparu en 2019.
Sur scène, McCartney déploie toute son expérience et sa passion, donnant à la chanson une dimension encore plus viscérale. La captation live met en avant l’aspect brut du morceau, avec des guitares plus rugueuses et une voix légèrement éraillée, preuve de l’engagement total de l’artiste dans l’interprétation de ses propres souvenirs.
Une pièce maîtresse deMemory Almost Full
Dans la discographie de McCartney,Memory Almost Fulloccupe une place particulière. C’est un album qui évoque le passage du temps, la mémoire et la réflexion sur le chemin parcouru.That Was Mes’inscrit pleinement dans cette thématique, tout en contrastant avec des titres plus contemplatifs commeThe End of the End, où McCartney évoque sereinement sa propre mortalité.
En définitive,That Was Meest une déclaration vibrante de McCartney à son propre passé. Entre confession intime et célébration des souvenirs, le morceau incarne la joie et la fierté d’un homme conscient de son héritage, mais toujours en mouvement. C’est un témoignage vivant, un instantané sonore d’une vie extraordinaire, capturé avec la même énergie que celle qui a propulsé un jeune Liverpudlien vers la légende.