Enregistré en 1971 lors des sessions de Ram, Great Cock And Seagull Race est un morceau instrumental expérimental de Paul McCartney. Resté inédit jusqu’en 2012, il illustre la liberté créative de McCartney, jouant de plusieurs instruments pour explorer de nouvelles textures sonores. Diffusé brièvement en radio, puis retrouvé sur des bootlegs, ce titre méconnu témoigne d’une période où McCartney, libéré des Beatles, s’amusait à repousser les frontières musicales.
Au sein de la discographie de Paul McCartney, certaines chansons, bien que non publiées à l’origine, deviennent de véritables trésors découverts plus tard par les fans.Great Cock And Seagull Race, un morceau instrumental des sessions de l’albumRam(1971), en fait partie. Bien que cet enregistrement ait été à l’origine un « outtake » et n’ait pas fait partie de la version initiale de l’album, il est apparu bien plus tard en 2012 lors de la réédition deRam. Ce titre est un parfait exemple de l’expérimentation musicale de McCartney à l’époque et de sa capacité à se jouer des conventions musicales tout en explorant des sonorités inédites.
Sommaire
- La Naissance d’un Morceau Expérimental : Enregistrement et Inspirations
- Des Overdubs et un Coda : L’Affinement du Morceau
- La Diffusion en Radio et la Réception Initiale
- Le Retournement : Une Réédition en 2012
- Une Pièce de Légende : Influence et Héritage
- Un Moment de Libération Artistique
La Naissance d’un Morceau Expérimental : Enregistrement et Inspirations
Great Cock And Seagull Racea vu le jour le 23 février 1971 lors des sessions d’enregistrement à A&R Studios à New York, avec le titre de travailBlues. Comme pour beaucoup de morceaux issus de cette période, McCartney ne se contente pas de jouer de la basse ou de la guitare, il s’attaque à tous les instruments, jouant de la guitare électrique, de la basse, du piano, de l’électricité, ainsi que des percussions. Cet enregistrement, totalement instrumental, est en grande partie l’œuvre de McCartney seul, ce qui témoigne de son envie d’expérimenter et de créer un univers sonore unique.
Le morceau, même sous son titre provisoire deBlues, ne correspond en rien à un blues traditionnel. Au contraire, McCartney livre ici un son plus déstructuré, influencé par une envie d’aller au-delà des genres musicaux habituels. Il en résulte une composition qui ne suit pas les règles classiques, mais qui s’apparente plutôt à une exploration libre et sauvage des possibilités sonores offertes par son studio et ses instruments.
Des Overdubs et un Coda : L’Affinement du Morceau
Bien queGreat Cock And Seagull Raceait été initialement enregistré en 1971, McCartney n’a pas totalement abandonné le morceau après cette première session. En décembre de la même année, il retourne sur l’enregistrement et y ajoute des overdubs. Une nouvelle coda est intégrée, enrichie de plus de guitares, de piano électrique et de tambourin, éléments qui donnent une toute nouvelle dimension au morceau. Ces ajouts rendent la composition plus riche et plus complexe, tout en accentuant l’effet hypnotique de la chanson. Ce travail d’ajout et de révision montre la manière dont McCartney affinait ses compositions pour en maximiser l’impact, mais aussi la manière dont il aimait expérimenter en studio, créant de nouvelles couches de son.
Cette coda additionnelle fait deGreat Cock And Seagull Raceun exemple typique du style de travail de McCartney à l’époque, où la créativité n’avait pas de limites et où l’expérimentation en studio était omniprésente. Le processus de superposition des instruments, de transformation d’un morceau apparemment simple en quelque chose de plus sophistiqué, révèle une fois de plus la maîtrise technique de McCartney dans la production musicale.
La Diffusion en Radio et la Réception Initiale
Le morceau fut mixé par Dixon Van Winkle le même jour où les overdubs furent ajoutés. Peu de temps après, McCartney le fit entendre lors d’une apparition à la radio WCBS-FM, où il s’agissait d’un moment rare de la carrière de McCartney, où il offrait une vitrine à un morceau encore non publié et non finalisé. Cet acte de partage en public, en dehors du cadre de l’album principal, montre l’aspect de l’artiste qui aime expérimenter en dehors des normes de l’industrie musicale.
Peu de temps après,Great Cock And Seagull Racefut découvert dans des collections de bootlegs, où il était souvent intituléBreakfast Blues, une appellation qui faisait référence à la tonalité du morceau tout en gardant un aspect informel. Ce titre de piratage, tout comme la musique elle-même, avait un côté spontané, comme si le morceau n’était qu’un fragment d’une idée plus grande que McCartney n’avait pas encore achevée.
Le Retournement : Une Réédition en 2012
Ce n’est que lors de la réédition deRamen 2012 queGreat Cock And Seagull Racefut officiellement rendu disponible. Bien que ce morceau n’ait jamais figuré sur l’album original deRam, sa sortie dans cette version élargie permet aux fans de découvrir l’un des moments les plus expérimentaux de McCartney de la période post-Beatles. La chanson est un parfait exemple de la démarche créative de McCartney à une époque où il était en quête de son propre son, loin des influences des Beatles, tout en restant fidèle à une exploration musicale sans frontières.
Une Pièce de Légende : Influence et Héritage
Bien queGreat Cock And Seagull Racene fasse pas partie des morceaux les plus connus de McCartney, il est représentatif d’une époque particulière dans sa carrière où l’expérimentation en studio était au cœur de son processus créatif. Le morceau, avec ses sonorités éclatées et son approche instrumentale unique, a certainement laissé une empreinte chez les fans qui se sont immergés dans les recoins moins connus de l’albumRam. Plus que simplement un morceau de remplissage,Great Cock And Seagull Raceincarne l’esprit de liberté musicale de McCartney, prêt à se réinventer et à sortir des sentiers battus.
Loin des préoccupations commerciales ou des attentes du grand public, McCartney avait alors créé un morceau qui, tout en étant instrumentale et exploratoire, offrait aux auditeurs une écoute enrichissante. Ce type de musique, délibérément expérimental et sans prétention, est un témoignage de la capacité de McCartney à se détacher des normes et à repousser les limites de la musique populaire.
Un Moment de Libération Artistique
Great Cock And Seagull Raceest un morceau qui illustre la liberté totale dans le processus créatif de Paul McCartney, un espace où les conventions peuvent être ignorées pour laisser place à l’expression pure. Loin des structures classiques de la chanson, ce morceau instrumental joue avec des textures et des sonorités, nous offrant un aperçu rare de l’artiste en pleine expérimentation. À travers ce morceau, McCartney montre une fois de plus que, même en dehors des Beatles, il n’a jamais perdu sa capacité à être audacieux et à se réinventer, transformant un simple enregistrement en une exploration sonore fascinante.