Luc Sonor et Jean-Michel Larqué : On ne peut plus rien dire !

Publié le 07 septembre 2008 par Benjphil
Libres sont les journalistes de dire ce qu'ils veulent du moment que c'est vérifié. Au soir du derby entre Saint-Étienne et Lyon (0-1), Jean-Michel Larqué s'en est vivement pris à Luc Sonor, l'adjoint de l'entraineur stéphanois Laurent Roussey.
L'AS Saint-Étienne faisait figure de sérieux out sider pour cette nouvelle saison. Au bout de quatre journées, les résultats des verts ne sont pas à la hauteur des prévisions journalistiques avec une 18è place (quatre journées merde !). C'est  après un derby une nouvelle perdu contre Lyon (0-1) que la profession encartée s'est mis à vociférer sur cette équipe qui avait le mérite, durant l'été, d'avoir conservé Feindouno, Gomis et Payet et d'avoir recruté Matsui, Sauget et Monsoreau (Mirallas est un chèvre, ce n'est pas un beau coup pour moi !). Pour expliquer une faillite collective au bout de quatre journées, il faut bien une tête de turc et comme Bafétimbi Gomis serait foutu de démarrer sa saison un jour ou l'autre, Jean-Michel Larqué a trouvé en Luc Sonor le fusible idéal. Lors de l'after foot sur RMC, l'emblématique capitaine stéphanois des années 70 (recordman des titres de champion de France -7- avec désormais Govou, Coupet et Juninho) a traité l'adjoint de Laurent Roussey de « pipe ». Quel crime n'avait-il pas commis, lui qui aurait tant d'influence dans le Forez ?! Bon, il fait encore plus fort derrière : « adjoint qui, lorsqu'il était footballeur, n'était pas un foudre de guerre et qui, par la suite, a prouvé qu'il était encore moins compétent. » Trop de violence en ce bas monde, halte !
The Empire strikes back.
L'UNECATEF (union nationale des entraîneurs et cadres techniques professionnels du football) publiait un communiqué de soutien au technicien via son Président Joël Muller, morceaux choisis : « Ce monsieur (Larqué) est devenu journaliste, mais il en a oublié les règles de bases. Ses déclarations reflètent l'état d'esprit de quelqu'un d'amer et d'aigri, alors qu'il devrait être autrement plus éclairé pour porter un jugement de valeurs digne de ce nom... Il ne fait que régler ses comptes à l'encontre de l'AS Saint-Étienne. C'est petit et mesquin... Sa place n'est pas au micro d'un radio, mais dans une tribune de supporters chauffée à blanc ». On aurait aimé voir autant de virulence de la part du syndicat des entraîneurs lorsque Gérard Gili s'est fait viré du jour au lendemain de son poste de sélectionneur des espoirs (même si sportivement la défaite à domicile contre Israël et l'absence de J.O légitimait un peu la démarche). Mais il faut croire que bien que syndicaliste, on arrive à faire la part des choses en fonction de qui perçoit le loyer (la FFF).
De son côté Luc Sonor ne se laisse pas traiter de « pipe » comme ça : « Il m'attaquait déjà quand j'étais joueur, mais cette fois, je ne vais pas laisser passer ça. » Car l'adjoint a le soutien de son employeur. Du coup, le technicien devrait porter plainte pour diffamation. Le Juge demandera à monsieur Larqué s'il a une preuve que monsieur Sonor soit un pipe... rien que pour ça, je me déplacerai bien ! Car oui en France il faut prouver qu'on a raison, ce n'est pas au diffamé de prouver que le diffamateur a tord, contrairement aux USA.
Tempête dans un verre d'eau frelatée.
Si au moins Jean-Michel Larqué s'est été pris à la sexualité, à la couleur de peau ou aux moeurs de Luc Sonor, on pourrait dire qu'il a passé le bornes. Mais selon mes sources « pipe » ça vaut 0,1 sur l'échelle de la court d'école, juste au dessus de « pas cool ». Car dans son contexte, Jean-Michel Larqué n'insinue rien d'autre que l'entraîneur adjoint de Laurent Roussey est un nul, voire un toquard. Ce qui est un jugement de valeur professionnel et non d'homme. Ce n'est pas un tacle au niveau de la carotide non plus ! L'on assiste plutôt à un règlement de comptes entre deux personnes qui ne peuvent pas se voir. L'un a une carte de presse et l'autre un prisme médiatique important via l'ASSE qui vaut pour un conflit d'intérêt auprès du « journaliste de RMC » et du « consultant de TF1 », selon les mots de l'intéressé.
On pourrait presque croire qu'on a plus le droit de porter un jugement de valeur sur le travail d'un salarié d'un club de football. On marche sur la tête. Bientôt on ne pourra plus dire que « l'équipe de France a fait un match de merde » (Guy Carlier dimanche lors de Stade 2) sous peine de poursuites. Par contre on peut effectivement se prononcer l'objectivité d'un homme qui a évolué 15 ans à l'ASSE sur le travail des autres, qui plus est après quatre journées de championnat. Aurait-on eu ce merdier si Larqué avait traité de « pipe » l'entraîneur adjoint du FC Sochaux Montbéliard (par exemple) Alain Bénédet ?
Et sinon sur l'Équipe.fr...

Sinon pendant ce temps-là, l'Équipe continue son travail de fond dans la quête perpétuelle de la vérité sportive. Ainsi samedi matin, le site web du quotidien du sport et de l'auto demande à ses internautes si « la France peut-elle remporter la Coupe du monde 2010 ? » Un flagrant délit de n'importe quoi journalistique qui consiste à passer outre le fait de la qualification (ou non) et à faire de la lecture dans le marc de café. Une fois encore la question est d'une bêtise incroyable. L'internaute se base sur son ressentie du moment qu'il a sur l'équipe de France et pas sur ce qu'elle sera (et où elle sera dans deux ans) en 2010. La frontière est floue entre l'équipe de France peut-elle, va-t-elle, doit-elle... « Ne pas prendre les gens pour des cons, mais ne pas oublier qu'ils le sont... » entent-on dans un sketch des Inconnus (le bureau marketing). Une question un temps soit peu moins stupide serait : « Faites vous confiance à l'équipe de France pour se qualifier pour la Coupe du monde 2010 et la remporter ? » Et encore, il y a deux questions en une...