ADN POUBELLE : Un nouvel atout pour la médecine de précision

Publié le 10 décembre 2025 par Santelog @santelog

Exploiter le potentiel du génome non codant pour la médecine de précision, c’est l’entreprise de cette équipe de scientifiques du National Institute on Aging (NIA/NIH). Cet état de la science sur « l’ADN Poubelle », présenté dans la revue Genes & Diseases, ouvre un nouveau paradigme et annonce une nouvelle ère pour une médecine mieux personnalisée. 

Le génome non codant, également dénommé « ADN poubelle », est aujourd’hui reconnu comme un régulateur fondamental de l’expression des gènes et comme un acteur clé dans la compréhension des maladies complexes. Les avancées majeures de l’Human Genome Project (HGP) permettent de mieux décrypter ces régions non codantes du génome humain, qui représentent

environ 98 % du matériel génétique.

Longtemps négligées en raison de leur nature non codante pour les protéines, ces régions sont aujourd’hui connues pour abriter des éléments régulateurs essentiels au fonctionnement cellulaire et à la progression des maladies.

La prise de conscience du rôle essentiel de l’ADN non codant

dans la régulation des gènes a transformé la compréhension de l’architecture génomique. Des approches intégratives, combinant génomique, épigénomique, transcriptomique et protéomique, ont révélé que les régions non codantes ne sont pas de simples témoins, mais participent activement au contrôle de l’expression des gènes par le biais d’un réseau d’amplificateurs, de promoteurs et de modifications de la chromatine. Ces éléments sont impliqués dans l’organisation tridimensionnelle du génome, permettant des interactions qui régulent la fonction cellulaire.

Les avancées du séquençage de nouvelle génération ont également été déterminantes dans la découverte du potentiel régulateur du génome non codant. De plus, de nouvelles méthodes ont permis de mieux comprendre l’architecture de la chromatine, mettant en évidence les relations entre les activateurs et les promoteurs.

Le rôle des variants non codants dans les maladies commence à être mieux compris. Des études ont démontré que des mutations au sein des régions activateurs, des séquences promotrices et des ARN régulateurs peuvent perturber l’expression des gènes, entraînant diverses maladies génétiques et cancers. Par exemple, des mutations des éléments activateurs du gène SNCA sont liées à la maladie de Parkinson, tandis que des altérations du promoteur TERT sont associées à la progression du cancer.

Ces résultats soulignent l’importance de l’ADN non codant pour maintenir la stabilité génomique et prévenir les évolutions pathologiques.

Le passage d’une perception de l’ADN non codant comme un bruit biologique à la reconnaissance de son importance régulatrice marque

un changement de paradigme en médecine génomique.

Avec cette nouvelle compréhension, s’élargit le potentiel de la médecine de précision. En ciblant les éléments non codants impliqués dans l’étiologie des maladies, il pourrait être possible de développer des thérapies sur mesure ou de précision, pour lutter contre les causes profondes de la dysrégulation génétique.

Source: Genes & Diseases Nov, 2025 DOI :10.1016/j.gendis.2025.101652 Unveiling the regulatory potential of the non-coding genome: Insights from the human genome project to precision medicine

Équipe de rédaction Santélog Déc 10, 2025Admin