Genre humain
— J’avais le soleil dans le dos, je venais de passer Mercure et Vénus selon Waze. Je cherchais gite et couvert avant la nuit, Terra 1 tombait à pic. A vrai dire la seule habitable dans la zone. Je me suis incarné dans la première enveloppe charnelle venue et j’ai téléchargé l’appli genre humain. Un drôle de genre! Un genre en deux options, j’ai cliqué sur mâle. Il y avait un tronc surmonté d'une sphère et 4 membres + 1 selon l'option choisie. Sur la boule au sommet du tronc plusieurs interfaces étaient agencées sur la face avant affectés aux fonctions vitales. Pendant que certains clabotaient sur le trottoir faisant la manche devant chez Zeyer, d’autres à l’intérieur, assis autour de tables où s’affairaient des loufiats ensamedimanchés, s’introduisaient des substances dans l’orifice principal, opéraient qq manducations, déglutissaient déclenchant un process de dégradation des substances ingérées. Je n’en saurais pas plus avant demain matin. Entre temps, avec un coucher de soleil en fond d’écran, les deux genres s’embouchaient — oui, par le même orifice que lors de l’opération précédente — souvent à l'initiative du dominant. Sans plus ample informé je pris sur moi de conclure que le mâle régurgitait la substance dans celui de la femelle ou le contraire selon qui avait payé l’addition. Cela semblait être le début d’un rite quand il n’y avait rien à la télé un « Samedi soir sur la terre ». Contre un mur sous une porte cochère ou dans une bagnole pour les plus pressés — souvent des jeunes — ou allongés dans des alcôves les deux options se confondaient en genre et en nombres par qq interactions dedans/dehors.Genre humain—Ce mec est dingue—Paris Décembre 2025Bande son: voyez Brigitte !
https://youtu.be/Mk_6sroS8QQ?si=2vHkoSg9iM8rtXv6