INSOMNIE : Mais quel est le bon traitement ?

Publié le 20 décembre 2025 par Santelog @santelog

On estime la prévalence de l’insomnie de 10 à 12 % dans les pays riches.

Ce trouble du sommeil, caractérisé par des difficultés à dormir plus de 3 nuits par semaine pendant au moins 3 mois est associé à de nombreuses comorbidités, dont la somnolence diurne bien sûr, mais aussi la douleur chronique, la dépression et l’anxiété. Cependant, en dépit de nombreux médicaments et d’un arsenal très large de thérapies non médicamenteuses, un insomniaque sur 2 reste sans « solution ».

Outre l’adoption d’un mode de vie sain, qui reste la mesure de première intention,

il existe de nombreux médicaments benzodiazépines ou somnifères, prescrits en fonction du type d’insomnie, de sa durée, des caractéristiques du patient, cependant ces médicaments peuvent entraîner de nombreux effets indésirables : ainsi, l’un des médicaments les plus prescrits contre l’insomnie, le zolpidem, une benzodiazépine, peut induire différents troubles du système nerveux, des troubles du comportement voire des hallucinations et des risques de chute ; pris sur de longues périodes, ces mêmes médicaments peuvent entraîner une baisse de fonctionnement au quotidien et une dépendance, et finissent par perdre en efficacité. Certaines études ont même établi un lien entre l’utilisation prolongée de médicaments de « type Z » et de benzodiazépines et un risque accru de décès. De nombreux médicaments qui ciblent différents systèmes de régulation du cycle éveil-sommeil sont également en cours de développement.

Des thérapies alternatives ont fait leurs preuves, comme les thérapies cognitivo-comportementales, visant à rétablir de bonnes habitudes de sommeil et à gérer les pensées pouvant le perturber, la relaxation et la méditation, qui atténuent le stress et recentrent sur le moment présent. Des options de phytothérapie, d’homéopathie ou des supplémentations à base de mélatonine sont également proposées. Parmi ces thérapies émergentes contre l’insomnie, figure aujourd’hui en bonne place le cannabidiol (CBD), l’un des principaux cannabinoïdes dérivés du cannabis, aujourd’hui largement disponible sans prescription.

Les preuves des bénéfices thérapeutiques du CBD dans la gestion de l’insomnie restent cependant encore limitées, avec seulement une trentaine d’études publiées sur le sujet, mais toutes s’accordent sur :

  • une amélioration des symptômes d’insomnie chez une majorité de leurs participants ;
  • une efficacité du CBD seul comme combiné en concentrations égales avec le THC à soulager ces symptômes d’insomnie.

Dans les faits, l’insomnie figure déjà parmi les affections les plus fréquemment liées à l’usage médical du cannabis. Avec la disponibilité croissante du CBD, ce sont aujourd’hui des dizaines de millions de personnes dans le monde qui utilisent des cannabinoïdes pour gérer leur insomnie. Cependant, encore une fois, les preuves de leur efficacité contre l’insomnie restent incertaines, du moins aux doses utilisées dans les quelques essais cliniques publiés à ce jour.

Autre piste thérapeutique, celle de la réduction d’une activité cérébrale anormale pendant le sommeil, et qui pourrait favoriser l’insomnie. Différents dispositifs portables qui utilisent des sons ou une légère stimulation électrique pour augmenter l’activité cérébrale à ondes lentes ont fait leur entrée. Certains appareils sont déjà commercialisés et des données suggèrent qu’ils peuvent augmenter la durée du sommeil profond.

L’enjeu est considérable, en regard non seulement de la prévalence croissante de l’insomnie en population générale mais également compte-tenu de sa corrélation aujourd’hui bien documentée avec les démences, dont la maladie d’Alzheimer.

Sources:

Équipe de rédaction Santélog Déc 20, 2025Admin