« Come Together : la chanson censurée des Beatles »

Publié le 22 décembre 2025 par John Lenmac @yellowsubnet

« Come Together », chanson emblématique des Beatles, fut censurée par la BBC en raison d’une référence à « Coca-Cola ». Née d’une collaboration entre John Lennon et Paul McCartney, elle a évolué pour éviter un litige de plagiat avec Chuck Berry. Malgré son interdiction temporaire, elle reste un classique intemporel du rock.


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Une créativité sans limites qui dérange parfois

Les Beatles ont toujours incarné l’innovation musicale et l’expérimentation artistique. Leur influence sur la culture populaire des années 1960 est indéniable, et leur audace musicale a souvent repoussé les limites du conventionnel. Pourtant, cette liberté de création n’a pas toujours été bien reçue par les institutions britanniques. Plusieurs de leurs chansons ont été bannies par la BBC pour diverses raisons, qu’il s’agisse de références présumées à la drogue ou d’infractions aux strictes règles de publicité de la chaîne publique.

L’une des chansons les plus emblématiques de cette censure est Come Together, titre phare de l’album Abbey Road (1969). À l’origine, cette chanson fut écrite par John Lennon en soutien à la campagne électorale du militant américain Timothy Leary, dont le slogan était « Come Together – Join the Party ». Cependant, la chanson prit une tout autre tournure après une suggestion de Paul McCartney, une intervention qui permit non seulement de la rendre plus mémorable mais aussi d’éviter des poursuites judiciaires.

Come Together : une chanson née dans un contexte de contestation

Lorsque John Lennon commença à composer Come Together, il s’inspira largement de You Can’t Catch Me de Chuck Berry. Il reprit même certaines paroles telles que Here come a flattop, ce qui ne tarda pas à poser problème en raison de la ressemblance trop évidente avec l’original. C’est à ce moment que Paul McCartney intervint.

Paul suggéra à John de ralentir le tempo et de modifier la structure musicale pour que la chanson s’éloigne davantage du morceau de Chuck Berry. Ce changement permit non seulement d’ajouter une touche bluesy distinctive, mais aussi de réduire le risque de litige pour plagiat. John accepta la proposition, et Come Together devint un morceau unique en son genre, à la rythmique hypnotique et au groove indéniable.

Malgré ces ajustements, la chanson fut interdite d’antenne par la BBC, non pas pour plagiat, mais pour avoir mentionné « Coca-Cola » dans ses paroles. À l’époque, la chaîne publique appliquait une réglementation stricte interdisant toute forme de publicité implicite ou explicite dans les chansons diffusées. Ainsi, malgré son succès fulgurant, Come Together fut temporairement banni des ondes britanniques.

Une collaboration fructueuse entre Lennon et McCartney

L’épisode de Come Together illustre parfaitement la dynamique complexe mais complémentaire entre Lennon et McCartney. Si John Lennon apportait souvent une approche brute et instinctive à l’écriture, Paul McCartney possédait un sens aigu de la mélodie et de la structure musicale. Leurs styles contrastés donnaient naissance à des morceaux d’une richesse exceptionnelle, où les influences respectives des deux artistes se mêlaient harmonieusement.

Cette synergie se retrouve également dans d’autres chansons censurées par la BBC. Par exemple, A Day in the Life fut interdit en raison de la phrase I’d love to turn you on, interprétée comme une incitation à la consommation de drogues. De même, Lucy in the Sky with Diamonds fut soupçonnée de faire référence au LSD, bien que Lennon ait toujours affirmé qu’elle s’inspirait d’un dessin de son fils Julian.

L’héritage de Come Together

Malgré l’interdiction temporaire imposée par la BBC, Come Together demeure aujourd’hui l’un des morceaux les plus emblématiques des Beatles. Le titre s’est imposé comme un classique du rock, fréquemment repris par d’innombrables artistes et toujours plébiscité par les fans.

John Lennon lui-même voyait cette chanson comme l’une de ses meilleures compositions avec les Beatles. « C’est funky, c’est bluesy, et j’adore la façon dont je la chante. C’est un morceau sur lequel on peut danser, et si je n’étais pas l’un des Beatles, je l’achèterais ! », confiait-il dans une interview.

L’intervention de Paul McCartney dans l’élaboration du morceau démontre à quel point leur collaboration était essentielle à la magie des Beatles. À travers des conseils subtils mais cruciaux, Paul permit à John d’affiner son écriture et de donner naissance à une chanson qui, plus de cinquante ans plus tard, résonne encore avec la même puissance dans le paysage musical mondial.