L’entraînement de résistance permet d’améliorer la santé nerveuse et de ralentir le vieillissement, selon cette étude menée à l’Université de Syracuse et sur la base de la mesure de la vitesse de conduction nerveuse de chaque participant. La recherche, publiée Medicine & Science in Sports & Exercise, conclut qu’il est ainsi possible de réactiver des neurones qui ont commencé à vieillir, à faiblir, voire à mourir.
L’équipe newyorkaise a eu recours à des tests objectifs de conduction nerveuse pour mesurer la vitesse d’activation des muscles après une stimulation des nerfs de l’avant-bras, similaire à celle associée à un entraînement en résistance. Une nouvelle fois, la pratique de
l’exercice physique pourrait contribuer à contrer le déclin nerveux lié à l’âge,
qui impacte l’équilibre et la mobilité et expose les personnes âgées aux risques de chutes et autres accidents.
Un processus appelé dénervation : les nerfs qui contrôlent nos muscles se dégradent naturellement et sont moins performants avec l’âge. Cette dégradation est particulièrement problématique chez les personnes sédentaires. Contrer cette détérioration par l’exercice peut aider les seniors à gagner en autonomie et à améliorer leur qualité de vie.
L’un des auteurs principaux, le Dr David B. Falk du College of Sport de l’Université de Syracuse rappelle l’importance des stratégies conservatrices : « Pour les patients de 70 et 80 ans et plus, il est essentiel de préserver « ce que l’on a ». Le vieillissement est inévitable, mais il est possible, dans une certaine mesure de le ralentir ».
L’étude évalue les effets de l’entraînement en résistance sur la vitesse de conduction nerveuse (VCN) en regardant si les variations de cette VCN dépendent de l’âge, chez 48 sujets âgés de 18 à 84 ans. Précisément, les chercheurs ont enregistré la VCN de l’avant-bras et la force maximale avant et après 4 semaines d’exercices de préhension des 2 bras à raison de 3 séances par semaine. Pour mesurer la VCN de chaque sujet, les chercheurs ont donc utilisé des tests de conduction nerveuse. L’analyse constate que :
-
la fonction nerveuse chez les personnes âgées est « rééducable »,
- ce qui peut bénéficier à long terme à la fonction motrice, à l’autonomie et la qualité de vie ;
- tous les seniors ayant suivi l’entraînement ont montré une amélioration de leur conduction nerveuse.
Quel processus ? Les chercheurs expliquent qu’un nerf contient des motoneurones rapides et lents, et les neurones rapides étant les premiers à se détériorer, à se déconnecter du muscle et à devenir inactifs avec l’âge. Les chercheurs émettent l’hypothèse que
l’entraînement réactive ces neurones rapides chez les participants plus âgés,
un processus appelé réinnervation :
« Lorsque l’on perd des neurones, on perd également les fibres musculaires qu’ils activent, et la puissance, ou la vitesse à laquelle on peut produire de la force, diminue. Si l’on parvient à réactiver ces neurones perdus, on peut à nouveau produire de la force plus rapidement, ce qui a des implications pratiques :
une glissade ou un faux pas ne se transforme pas en chute brutale ».
De prochaines recherches doivent préciser le rôle de programmes d’entraînement dans l’atténuation de la détérioration nerveuse liée à l’âge, et si la réactivation des neurones rapides se répercute « en bien » sur d’autres parties, systèmes ou organes du corps.
« Si nous réactivons les neurones qui ont commencé à mourir, cela peut permettre de préserver voire de restaurer la force et let de prévenir les handicaps liés au vieillissement ».
Source: Medicine & Science in Sports & Exercise 16 Sept, 2025 DOI:10.1249/MSS.0000000000003767 Medicine & Science in Sports & Exercise
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