Max la menace

Par Rob Gordon
L'humour con, ça passe ou ça casse. Tout dépend du rythme insufflé, du degré de vulgarité, et de la qualité du ou des interprètes. Sachant que Max la menace est mené par Steve Carell, le pari est à moitié gagné d'avance. Qu'il se plante lui-même des flèches microscopiques dans le visage ou qu'il se fasse rouler sur les pieds par un chariot, ce type est hilarant et redonne de l'éclat aux gags les plus éculés. Le film de Peter Segal est un enchainement sans temps mort (ou presque) de situations stupides, un déferlement de grands moments de solitude et de terribles instants de ridicule, transcendés par un Carell qui se régale et nous ravit. Voilà une comédie familiale (mais avec de vraies fesses) qui ne recule devant aucun type d'humour pour parvenir à ses fins. Qu'il soit finement british, délicieusement non-sensique ou à base de vomi, Max la menace fait rire, et c'est évidemment le principal.
Les amateurs de la série d'origine peineront sans doute à retrouver cet univers qui leur plaisait tant, mais oublieront rapidement leurs attentes premières pour mieux se délecter de ce spectacle souvent jubilatoire, où même les gags ratés finissent par devenir attachants. Grâce soit rendue aux partenaires de Carell, qui arrivent à exister et à tirer brillamment la couverture à eux. Anne Hathaway dévoile une nouvelle facette de son talent (car elle en a), The Rock s'amuse avec les stéréotypes du grand baraqué (ne lui confiez jamais d'agrafeuse), Alan Arkin et Terence Stamp semblent être retombés en enfance. Ça procure un plaisir fou.
On pourra évidemment faire la grimace devant la mise en scène gloubiboulga de Peter Segal, qui choisit des angles improbables et peine à donner du liant à certaines scènes de simili-action. Mais avec un brin de mauvaise foi et/ou d'envie, on pourra finalement considérer que cette réalisation en forme de n'importe quoi sert le film, renforçant son aspect "parodie de James Bond" (certaines aventures de 007 sont aussi mal filmées que cela). Au final, Segal transcende le kitsch et le rétro d'un film qui remplit idéalement ses objectifs de détente des zygomatiques.
7/10