En levant la tête, que ce soit en ville ou en campagne, je m’amuse souvent à chercher à l’horizon la forme d’un clocher. En plissant les yeux, j’arrive presque toujours à distinguer l’esquisse d’un gallinacé au sommet, se tenant droit et fier comme s’il voulait frôler le ciel de sa crête.
Une fois seulement, j’ai eu la surprise de voir un saumon se tenir à la place du traditionnel coq en haut d’une église en Irlande, mais c’est l’oiseau au plumage coloré qui reste l’ornement le plus commun dans nos pays d’Europe! C’est au Pape Léon IV à qui nous devons cette pratique. C’est lui qui, au IXᵉ siècle, en plein cœur du Moyen-Âge, a ordonné la pose de coqs en cuivre aux sommets des clochers.
Mais pourquoi avoir choisi cet animal parmi tant d’autres, comme protecteur des églises et gardien des villages? En cherchant, il est apparent que le coq est très présent dans la littérature chrétienne. Il est souvent associé à l’histoire de Saint Pierre dans les évangiles, quand le Christ prophétisait que son disciple le renierait trois fois avant le chant du coq.
En réalité, le volatile aurait été choisi pour sa symbolique, annonciatrice du jour après la nuit. Même si certains coqs s’amusent à pousser la chansonnette en plein cœur de la nuit plutôt qu’aux premiers rayons du soleil, leur image reste associée au triomphe de l’aurore sur l’obscurité, représentant la victoire de la vie sur la mort. Outre un symbole de résurrection, le coq reste un emblème pour la France. Et oui il n’est pas notre animal national pour rien ce coq !
En plus de garantir la protection des basse-cours et de ses poulettes, le coq est aussi occupé à paraître sur des monuments de notre patrimoine français, se fait graver au centre d’armoiries royales, ou encore se pavane sur des paires de baskets et ensembles de survêtements. Sa position de protecteur, son rôle de gardien, annonciateur du jour et de la vie, son écho religieux et historique, mêlé à sa témérité et son courage face au combat en font un modèle intemporel.
Ainsi comptant cette farandole de qualités, c’est bien le seul animal qui mérite l’honneur d’orner nos clochers!
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