Parce que lire, ça nous oxygène les sens.
C'est une année chaotique et déroutante qui prend bientôt fin. En raison du marsouin. Qui réivente la bêtise humaine au quotidien. Il est d'emblée de plus en plus important, dans toutes les errances mentales régulièrement exposées, proposer des voix cohérentes et qui ont une vision. Qui ne seraient que distractions de notifications d'une minute sur nos téléphones.
L'humanité, l'empathie, la compassion exigent tous trois un retour en force en 2026.
Moderation d'Elaine Castillo
Le monde est virtuel chantait un mort, héros national du 24 juin dernier ici. Ce livre raconte intelligemment comment trouver l'amour dans les espaces virtuels. Et quand on est convaincu qu'on a compris les ficelles narratives de cette fiction, on se rend compte qu'on avait tout faux. Punché.
L'essai de Caroline Fraser croise le crime, la biographie, l'exposé environnemental et lie intelligemment tout ça à la montée des tueurs en séries, tous des mâles, sur la Côte Ouest du Pacifique. (Bundy, Manson, etc.). La tempête parfaite qu'elle expose nous ouvre les yeux sur beaucoup plus que leurs horreurs et parle de pollution de tous genre. Mentale et terrestre. Le titre dit pas mal tout. Mais pas tout non plus. Écolo-criminel. Original angle.
Pan de Micheal Clune
Un adolescent des années 90 encaisse le divorce de ses parents dans une banlieue de Chicago, et reste victime d'attaques de panique. Plongée dans la maladie mentale habile, magie noire, connexions surnaturelles, musique de la formation Boston, sexe, drogue et sacrifice animal. Psychoses paginées. Inspiré des 15 ans de Micheal Clune. Saisons intérieures à un âge formateur.
L'histoire vraie est celle du couple Maurice et Maralyn, qui choisira de partir en voyage en juin 1972 d'Angleterre, en bateau, afin d'atteindre la Nouvelle-Zélande. Toutefois une malencontreuse baleine détruit leur embarcation ce qui les oblige à la dérive sur un morceau du bateau, pendant 118 jours. Sophie Elmhirst creuse l'histoire avec les deux survivants, qui auront échoué à attirer l'attention de 7 bateaux, avant qu'un bateau Sud Coréen ne les repère et les sauve, souffrant de graves malnutrition.
Récipiendaire du dernier prix Goncourt, Mauvignier raconte une famille multigénérationnelle, et cette mystérieuse maison léguée par une aïeule, sous les thèmes de la mémoire, des traumatismes et des secrets de famille. Un piano, des médailles, des photos avec des visages découpés de celles-ci. La vie rurale française du 20e siècle explorée par la lentille de l'absence, la peine, les histoires non racontées qui expliquent le présent.
Trois récits de violences conjugales dont celui de l'auteure elle-même, à 17 ans. Pour dénoncer les trop nombreux féminicides, l'emprise de la masculinité toxique. Les deux autres cas sont aussi vrais. Il s'agit de relations vécues par la cousine de Natacha et d'une amie. Cycle de violence, pas sa première plongée sur le sujet.
Fresque familiale et historique qui entrelace le deuil de la mère de l'auteur, l'historienne Hélène Carrère d'Encause, d'origine Russo-Georgienne, et les liens complexes forcés avec l'URSS/Russie. De l'exil post-révolutionnaire à la guerre actuelle contre l'Ukraine, avec au travers, une quête intime de ses origines et des portraits nuancés, parfois critiques, de sa mère et des figures politiques de l'époque.
Foissonnante fresque, récit titanesque plein de vie, de lumière, d'humour qui exhume les histoires petites et grandes, des tentatives d'effacements ponctuels. Au travers d'un portrait échevelé et déconstruit de personnages étalés sur plusieurs générations. De l'Algérie de Lalla Fatma N'Soumer au Québec de Réjean Ducharme. Si on voulait me parler, fallait évoquer Ducharme. Demandé à Noël.
Un jeune adulte désoeuvré est aux prises avec des problèmes de dépendance. Il est poussé dehors de la maison par sa propre mère qui souhaite qu'il se prenne en main. Il renoue avec un ancien ami, maintenant médecin, mais bientôt nouveau partenaire de consommation extrême. Excessif, sur la route de la Gaspésie, deuils, luttes et recherche de soi-même. Apprentissage queer et authenticité sensible. Poésie et lumière.
Je n'en serais pas à mon premier livre de cet auteur que j'aime bien. Critique des coulisses de l'industrie de l'humour au Québec ancrée dans une fiction racontant l'ascension d'un humoriste et de sa partenaire amoureuse, auteure de ses textes comiques. Mesquineries, narcissisme, manque d'introspection, pertes de perspectives, abus, prix de la gloire, santé mentale des artistes. Baril-Guérard écrit souvent comme si c'était un film. On imagine très bien tout ça sur pellicule.
Bonne lecture.
Faut lire.
Pour développer son cerveau, sa mémoire, apprendre, développer sa propre imagination en se nourrissant de celle des autres.
Faites vous plaisir en 2026. Lisez en seulement 10.
Lire, c'est s'enrichir.