Quelques nouveautés concernant la “ligne éditoriale” de ce blog

Publié le 08 septembre 2008 par Timothée Poisot

Alors que le C@fé des sciences est de plus en plus présent dans la blogosphère francophone, j’ai décidé, avec cette nouvelle année — académique — qui commence, de faire prendre un nouveau tournant à ce blog. Ou plutôt, d’essayer de formaliser la tendance qui couvait — souvent plus dans ma tête que dans les billets, d’ailleurs — depuis quelques semaines.

Comme je l’ai dit dans un précédent billet, le blog de science a pour moi quatre vocations principales : le partage, l’information, l’humanisation du scientifique en le présentant en tant que personne et non seulement en tant que scientifique, et enfin la prise de note, aspect égoïste du blog s’il en est.

Ces quatre points me semblent résumer ce qu’une communication scientifique doit véhiculer (à part, peut-être, la prise de note — je vais donc l’oublier un moment au profit des trois premiers). Si l’on ne peut pas faire de chaque citoyen un scientifique — ce qui me semble impliquer qu’il faudrait aussi en faire un peintre en bâtiment, un dresseur de tigre, un spécialiste en céramique, etc… Ne confondons pas le fait que l’information soit accessible à tous avec le fait que tous soient capable de tout faire — il est de plus en plus nécessaire de faire de la science qui communique avec la “société civile”, c’est à dire l’immense majorité du monde qui ne passe pas le plus clair de son temps dans un laboratoire.

Cette forme de communication scientifique ne passe pas uniquement par la réaction à des sujets à l’interface science/société. On ne construit pas un dialogue en prenant appui uniquement sur les points de discorde, sinon on risque de faire tourner ce dialogue à l’affrontement. En revanche, on peut mettre en perspective des sujets a priori neutres — comme la gastrulation ou la phylogénie — pour parler de science, et pour montrer, en plus de ce qui nous passionne, comment la science — et surtout la biologie — est inexacte, et avec quelles précautions il faut manipuler un résultat.

Tout cela s’apparente à un travail de longue haleine. S’il faut se détacher du “sensationnel”, ou tout au moins ne pas se cantonner à un travail de réaction, le blog de science devient un travail de fond. Et le travail de fond nécessite du temps, de la préparation, du travail. Bien sûr, certains blogueurs arrivent à réagir à des sujets d’actualité avec brio, comme par exemple Thomas Heams, dont je découvre — presque — le blog avec plaisir. J’aurais pu mentionner certains C@fetiers aussi, qui publient leurs pensées sur le classement de Shangaï, ou d’autres sujets encore, tout en ne négligeant pas de faire des notes de fond, comme sur la différence entre microbe, bactérie, et virus (et finissent par avoir un fan-club sur facebook, je suis jaloux!).

En ce qui me concerne, je ne souhaite pas abandonner ce travail de réaction face à l’actualité, où face à des choses lues, vues, entendues, etc… Mais cette partie de mon activité prendra beaucoup moins d’importance au fil du temps — et par ailleurs, je serais plus attentif à l’actualité scientifique. Au profit de quoi? Tout simplement au profit du partage de la science “en action”. Ce qui risque d’être une tâche ardue, puisque je n’ai aucune envie que vous en sachiez long sur mon travail de thèse. La solution la plus vraisemblable est que je vais m’orienter sur du story telling pendant quelques temps, pour voir si toi, public chéri mon amour, tu apprécies.

Et cette nouvelle manière d’aborder ce blog correspond au point qui me pousse avant tout autre à écrire un blog : le partage — et pas seulement des informations, mais bien du questionnement, qui reste la partie que je préfère, dans l’activité scientifique. Comment, à partir d’un fait simple, peut-on arriver à se poser des questions comme un scientifique? Comment un exemple tout bête peut nous amener à parler de génétique, d’évolution, de mathématiques, de phylogénie, ou que sais-je encore? Autrement dit, comment, à partir de choses légères, casual, aboutir à une réflexion scientifique?

Les notes “nouvelle version” seront, probablement, plus longues et mieux documentées que ce que j’ai fait jusqu’à présent. L’objectif ultime étant de faire des textes qui soient lisibles par — approximation de premier ordre — un lycéen, avec cependant toutes les informations que j’aurais souhaité y voir apparaître. Ce qui demande, vraisemblablement, un travail plus conséquent, et donc un rythme de publication moins soutenu. Voilà comment je compte résoudre le trade-off entre la qualité du contenu et la fréquence de mise à jour. D’autant que j’aurais plus de travail à fournir au labo, donc moins de temps à consacrer à ce blog.

On — pronom indéfini et malhonnête qualifiant celui qui l’emploie — a souvent comparé certains blogs scientifiques à des Facebook d’étudiants. Voilà aussi ce que je compte abandonner, à moins bien sûr qu’une anecdote de laboratoire n’aie un quelconque intérêt “sociologique”, qui aide à comprendre qui sont les scientifiques.

Et cette nouvelle ligne éditoriale s’accompagne d’un nouveau thème, plus “efficace”, plus sobre, plus facile à lire, et plus centré sur le contenu… à l’image de ce que je souhaite proposer à partir de maintenant. Vos commentaires sont les bienvenus!


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