"Mamma Mia !" : comédie musicale disco et rafraîchissante

Par Buzzline
 
Pitch : C'est en 1999, sur la ravissante île grecque de Kalokairi que l'aventure romantique commence, dans un hôtel méditerranéen isolé, la villa Donna, tenu par Donna, sa fille Sophie et le fiancé de Sophie, Sky. Juste à temps pour son mariage prochain, Sophie poste nerveusement trois invitations destinées à trois hommes bien différents dont elle pense que l'un d'eux est son père. De trois points du globe, trois hommes s'apprêtent à retourner sur l'île - et vers la femme - qui les avait enchantés 20 ans auparavant...   Notre avis : Une réalisation peu inspirée ainsi que quelques lourdeurs affaiblissent l'ensemble. Bourée de punch, l'adaptation ciné de Mamma Mia ! constitue pourtant un furieux plaisir et une réussite rafraîchissante menés par les tubes cultes d'ABBA et une distribution hors pair s'en donnant à coeur joie... Qu'elles soient gonflantes et râtées (Dreamgirls) comme réussies avec brio (Moulin Rouge), les comédies musicales sont un genre toujours délicat à aborder au cinéma. Encore plus complexe est la tâche lorsque la comédie musicale concernée est issue d'un spectacle déjà culte et archi connu dans le monde entier. Le dossier Mamma Mia ! se posait donc là comme challenge de taille et autant dire que la mission est réussie... à 80%.   Une fois le ton du sujet digéré (comédie débridé, euphorique où le gras tâche mais fait rire), Mamma Mia ! surfe sur la vague du divertissement ultra calibré mais d'une jouissance régressive savoureuse. Ici le principal tour de force tout comme le spectacle du même nom consiste à faire coïncider les meilleurs tubes d'ABBA avec une sombre histoire de paternité cachée. Comédie délirante et fidèle à l'oeuvre d'origine, Mamma Mia ! l'est assurément doublée d'une double romance dramatique menée avec détachement et réussite.   En privilégiant le second degré et la frénésie de rebondissements aussi barrés que calculés, Mamma Mia ! fait très vite office de bonheur et de spectacle euphorisant avant tout. Punchy, barré, plaisant, touchant et diablement enflammé, le film de Phyllidia Lloyd provoque un plaisir euphorisant. Rien que la résonnance des morceaux disco d'ABBA suffit à réveiller tout spectateur qui se respecte. Mené tambour battant par un montage efficace et une succession de tableaux dépaysants tendance explosifs, Mamma Mia ! avance à la vitesse de l'éclair.     Fidèle et bien pétaradant dans son déroulement, Mamma Mia ! est également aidé par une pléiade de comédiens venus s'éclater en poussant la chansonette. Qu'il s'agisse du trio de pères potentiels (dont un exceptionnel Pierce Brosnan surtout dans S.O.S) ou de la craquante Amanda Seyfried (la désormais culte Lily Caine de Veronica Mars) tous se déhanchent avec un charme et une énergie déconcertants. Cerise sur le gâteau : Meryl Streep en matriarche d'île Grecque chante aussi bien qu'elle ne joue. Exit les drames et le rôle vachard du Diable s'habille en Prada : place à la show woman maniant aussi bien les cordes vocales que de réels moments de tendresse et de dramaturgie émouvante.   Mais que vaut cet arrière goût de faiblesse générale ? En adaptant sa propre pièce, Phyllidia Lloyd procure certes une satisfaction générale mais dépossedée de tous vrais talents de mise en scène, etouffe sa création. Jamais (voir rarement) le film ne décolle vraiment dans les chorégraphies et ne vient déboussoler le spectateur. Tout est percutant, scintillant et gonflé de peps mais l'ensemble reste bien trop sage et manque de fantaisie.   A en juger par les différentes scénettes cela est bien dommage mais Mamma Mia ! sort du lot via une énergie communicative et s'impose comme un divertissement familial et musical ultra réjouissant !   Pour le petit bonus, restez durant le générique final : une surprise de taille vous y attend, transformant la salle de cinéma en dancefloor tonitruant.   Un excellent moment mais qui aurait mérité plus de tentatives aériennes pour un vrai souffle d'air. Nous n'avons que le bol ce qui est déjà fort bien vu les temps de morosité actuels. Bouder son plaisir serait vraiment malvenu. 
 

Pourquoi y aller ? 

Pour les tubes de ABBA. Pour les numéros musicaux. Pour l'énergie générale se dégageant de l'ensemble. Pour le joli minois d'Aanda Seyfried. Pour le disco time dance floor de fin. 

Ce qui peut freiner ?

Le manque de virtuosité dans les scènes de danse. Le manque d'inspiration générale dans les tableaux.