Il ne pas confondre: congés et abrutis H ...

Publié le 25 juillet 2008 par Proctor
DEUX..... DEUX mois....... Deux mois de vacances!! Oui je sais cela peut paraître indécent d'exhiber ainsi mon statut privilégié à la face du salarié moyen, comme on agiterai un sachet de fraises tagada au regard avide et affamé d'un enfant du tiers monde, boulimique et diabétique, mais comme disait Coluche, dont la lucidité a toujours été aussi clairvoyante qu'une prophétie de la météo, "y'en a qui sont moins égaux que d'autres!".

Toi, qui par une belle journée d'été (je crois que c'était un mardi...) reste enfermé sous la lumière morne et artificielle d'un néon épileptique, résistant au soleil insistant qui vient frappé aux carreaux d'une fenêtre condamnée, parce que y'a la clim', recyclant inlassablement un air trop sec et le mépris que tu cultive à l'encontre de tous ces gros badauds en short qui défilent au pied de ta vitrine et n'ayant pour seule préoccupation que le parfum de leur boules de glace :"papaille -gingembre ou mandarine -kiwi du Benghale qui en plus d'être rafraîchissant est bourré de vitamines..." alors que toi, éternel Sisyphe (et oui, promo estivale pour un article lu, une dose homéopathique de culture générale) en chemisette à carreaux à manches courtes tu sais pertinemment que nul salut n'est possible hors du "vanille-framboise", et que tout autre choix ne serait qu' hérésie. Alors de temps en temps pour fuir ton écran blafard et les blagues vaseuses de ton collègue de bureaux aussi subtile que les effluves de sueur qu'il sécrète, tu quittes le frais artificiel de ta cellule, espérant saisir dans les volutes d'une cigarette salutaire l'espoir fugace d'un meilleur lendemain. A peine la porte franchie, il te semble devoir faire un effort incommensurable pour avancer dans un air si chaud et épais, le moindre mouvement, tel qu'une légitime répartition de ton appareil génital dans l'espace intrasec de tes sous-vêtements, te déclenche une suée sirupeuse et grasse. Il te faudra près de 10 secondes pour te souvenir de ce que tu es venu faire sur ce bout de trottoir flasque, acoudé au toit d'une smart qui semble te maintenir en station verticale alors que ton corps tend à la liquéfaction avancée, des poubelles chauffées au soleil, émane une odeur pestilentielle entre le placenta en décomposition et la sardine qui se néglige. La première bouffée vient frappée le fond de ta gorge et finit d'assécher le peu de salive que tu avais tenté d'économiser, tanpis tu téteras ta chemisette à carreaux pour te réhydrater, puis la fumée s'écrase mollement sur tes poumons qui eux même semblent transpirer. Dans un dernier relan de vitalité tu arqueras consciencieusement ton majeur afin d'envoyer valdinguer ton mégot à environ 8 cm de tes mocassins, et résigné tu retourneras vers ton bureaux et ton collègue qui fait partie du forfait -tiens c'est marrant tu la connaissait pas celle des deux putes dans un ascenseur...-un soupir poussif viendra de temps en temps ponctuer une conversation aussi palpitante qu'un épisode de Derrick, et comble du cumul, tes allez-venus entre un extérieur chaleureusement hostile et un intérieur froidement sordide, te vaudras un rhume en plein mois d'août et les moqueries, lorsque à la terrasse d'un café lors d'un de tes trop rares week-end tu perceras bruyamment le dernier de tes mouchoirs en papier que tu venais de réutiliser pour la 8ème fois consécutive et qu' à la table voisine, un noble représentant capilairement contrarié du corps enseignant tendra vers toi un regard suintant la compassion et un mouchoir propre. "vas, et ne le hais point" car cet homme miséricordieux s'apprête à te narrer les deux semaines qu'il vient de passer en Italie avec un de ses amis et en voici le 1er épisode: