J'ai toujours pensé que Facebook était plus utile aux hommes qu'aux femmes. D'une part parce que ça fait super viril de dire lors de cocktails et apéros, professionnels par exemple je suis un super manager moderne qui vit avec son temps, j'ai un profil sur facebook", c'est tout juste si ce petit détail n'est pas mentionné sur la carte de visite échangée lors de cette beuverie rencontre et d'autre part, ça permet de garder un contact "on est des potes de facebook, alors viens que je te tape dans le dos" avec ses futures et présentes relations d'affaires.
Entre temps, on initie ses postes éventuellement récalcitrants à cet échange collaboratif webbien 2.0 de s'y mettre aussi. Comme ça, ils deviennent tous "amis" entre eux et s'envoient des notifications à qui mieux mieux.
Et c'est là que les emmerdes ou la bataille des "amis" commencent. Avoir plus d'"amis" que tel ou tel, c'est inacceptable, c'est impensable, ça ne se fait pas. Lorsqu'un tel crime est commis, les mollets poilus se charrient entre eux, sur un ton badin, le sourire du coyote prêt à bondir sur sa proie aux lèvres, mais sourire quand même, à moins d'être inscrit sur Facebook depuis le tout début, où l'ancienneté prévaut. Mais même là, des quolibets douteux fusent de toutes parts, le mâle ayant été vexé, mais toujours avec le sourire du coyote, hein.Ensuite, on s'imagine que les hommes profitent de cet espace pour montrer leur savoir-faire et accessoirement arborer fièrement leurs produits ou diverses informations professionnelles qui pourraient servir à attirer le chaland égaré. Eh bien non. Là encore, on a droit aux photos du mariage où on ne voit que le mari avec le témoin, le mari avec le beau-père, le mari avec les enfants de sa soeur. Il n'y en que pour l'homme, le chien et les dernières vacances au bord de mer, sur le jet ski, pour montrer aux "amis" qu'on est un grand sportif devant l'éternel. Ah, mais à l'arrêt le jet ski. 'ttends, c'est dangeureux ces trucs là...
Puis il y a les divers tests pour calculer diverses options du dedans de soi-même. "Qui a le plus gros cerveau, "à quelle star on ressemble le plus", plutôt slip ou plutôt boxer", des tests si hautement psychologiques qui feraient passer ceux des grandes écoles et des multinationales super prisées pour de vulgaires coloriages.
Le summum a été atteint avec le poker on-line, sachant que Facebook et le poker (depuis que Patrick Bruel, le chéri de ses dames, est devenu es spécialiste) étant les nouveaux hobbies actuels de nos hommes. Alors une version "on-line" sur leur site préféré c'était Noël avant l'heure, le it truc masculin du moment. Si vous voulez savoir quel effet ça fait, pensez à votre it bag, par exemple. C'est l'hystérie garantie.
En théorie, c'est sensé être bon enfant ce truc, mais c'est sans compter sur les égos surdimensionnés de nos mâles et du concept "mauvais perdant". Gare à celui qui a la suprême audace de gagner. J'ai même ouie dire (et quelques preuves aussi) que le "je ne reçois personne cet après midi", genre un après midi de semaine, un jour non férié, ne signifie pas toujours qu'un dossier chaud-bouillant doit être terminé fissa. Non, pas toujours... Alors si avec tout ça, quelqu'un, je ne sais pas moi, n'importe qui, moi incluse, ose continuer à dire que Facebook ne sert rien, que c'est totalement inutile, qu'il tourne sept fois sa langue dans la bouche, le malheureux. Si ça ne vous convainc toujours pas, il y a les groupes aussi.