Piscine : gare aux plongeons qui partent en vrille…

Publié le 11 septembre 2008 par Willy

Discipline spectaculaire à la télévision, le plongeon séduit les plus jeunes. Mais les sauts « renversés/retournés » ne sont pas dénués de risques. Aux Etats-unis par exemple, un jeune de 10 à 14 ans est hospitalisé chaque minute à la suite d’un accident de plongeon…

Chelsea Davis est une championne de la discipline. Mais en 2005, sa carrière a basculé lorsque son saut arrière a mal tourné : sa tête a heurté la plate-forme. Bilan : nez fracturé en 10 endroits ! « Des accidents comme celui-ci, il s’en produit des milliers chaque année, rien qu’aux Etats-Unis », souligne-t-elle.

C’est en effet ce qu’a constaté Lara McKenzie, une épidémiologiste de Columbus (Ohio). Elle a répertorié tous les accidents de plongeon survenus dans son pays depuis 1990. Résultat, chaque année 6 500 jeunes de 10 à 14 ans terminent dans un service d’urgence après un saut réalisé en milieu naturel, en bassin privé ou dans leur club sportif. Et plus de 8 blessures sont 10 font suite à un plongeon d’une hauteur de seulement un mètre !

Les plus dangereux, ce sont les plongeons « sauvages »…

Les blessures à la tête et au cou sont les plus fréquentes. Elles surviennent le plus souvent lors d’un saut arrière, la tête heurtant le plongeoir. Pour Chelsea Davis, « des efforts de prévention doivent impérativement être menés auprès des enfants et des adolescents pour diminuer le risque d’accident ». Elle propose notamment la création de plongeoirs moins rigides pour éviter les blessures graves. Et elle insiste surtout, sur l’importance de placer des affiches signalétiques pour avertir les plus jeunes des risques encourus. Notamment en milieu naturel.

Aucune étude similaire n’a été conduite en France. Mais comme nous le confirme Gilles Emptoz, entraîneur de l’équipe de France, « lorsqu’il est pratiqué de façon sauvage c’est-à-dire en rivière, en bord de mer du haut d’un rocher ou même en bassin privé, le plongeon est bien une activité à risque. Les accidents les plus graves surviennent lorsque la personne heurte les fonds, s’exposant à un risque de tétraplégie. Cette discipline nécessite donc un encadrement », comme il en existe dans les 21 clubs et associations affiliés à la Fédération française de natation (FFN).

Source : Pediatrics, août 2008 – Interview de Gilles Emptoz, août 2008