Interview de BAO.Afrobazz.com

Publié le 12 septembre 2008 par Arthurdev

Né il y a un peu plus d’un mois, le site web BAO.Afrobazz.com est un digg-like afro-orienté. Souhaitant en savoir plus sur leur initiative, j’ai contacté l’équipe qui a répondu, quelques jours plus tard, à mes questions. Copié-collé intégral :

Depuis quand existe Afrobazz ?

BAO.afrobazz.com, c’est le nom du site, existe depuis environ 1 mois. BAO étant l’acronyme de Bouche A Oreille…

Combien avez-vous eu de visites sur le site depuis sa création ? Combien de visites en moyenne par jour ?

Nous démarrons donc aussi encourageants soient les chiffres ils ne sont révélateurs de rien. Prenons rendez-vous dans un an. Ce genre de donnée auront une signification plus pertinente. Ce qui est sur c’est que nous avons très vite atteint des nombres à 4 chiffres en ce qui concerne le nombre de visiteurs uniques…

De notre point de vue, plus que les chiffres relatifs à la fréquentation quotidienne, ce qui importe le plus est que les membres de la communauté prennent la mesure des possibilités offertes par cet outil en terme d’échanges et de partage. L’évaluation du nombre de votes, de commentaire et de post renseignent davantage sur le dynamisme du site que le nombre de visites lui même. Par ailleurs, vu la jeunesse du site, le nombre d’inscrits sur la plate-forme nous semble être une donnée plus pertinente, à ce jour une cinquantaine d’internautes ont déjà pris part à l’aventure. Ce que nous considérons plutôt comme un bon début pour un mois d’existence.

A l’heure actuelle, combien de liens ont été postés sur Afrobazz?

Environ 150 liens sont déjà postés sur BAO.

 Qui est à l’origine de la création de ce site ?

Nous sommes trois : Djé, J. Mbendé et les BAO-istes de lecteurs que nous sommes tous comme troisième homme… BAO c’est d’abord la réponse à un besoin de communiquer autour de sujets afro-orientés. C’est une communauté qui existait avant BAO et qui lui survivra… Nous n’avons rien fait d’autre que de formaliser une évidence…

En d’autres termes, la mise à disposition de cet outil n’était finalement pas la donnée la plus cruciale, il s’agit désormais de faire en sorte que les internautes qui se définissent comme afro-orientés, se l’approprient et le fassent vivre.

Comment se compose l’équipe d’Afrobazz ? Où est-elle située (en Afrique, en Europe, aux Etats-Unis…)?

L’équipe de BAO c’est officiellement Djé et J. Mbendé mais officieusement, cette équipe n’est pas limité en nombre car nous sommes potentiellement tous des BAO-istes en puissance. Des personnes riches d’idées à partager avec autrui… Djé et J.Mbendé sont basés en 80% de leur temps en Europe et le reste du temps en Afrique.

Tous les BAO-istes peuvent apporter leur contribution pour l’évolution et l’amélioration du service via le blog le B à BA de BAO. L’équipe n’est donc pas limité aux deux noms officiels. BAO s’inscrit ainsi parfaitement dans la mouvance des réalisations Web2.0.

Nous sommes à tour de rôle, la tête, les jambes, les yeux, la bouche ou les oreilles de BAO. Nous n’avons pas de rôle prédéfini. Chacun peu avoir son mot à dire sur tout ou partie du projet.

 Pourquoi avoir créé ce site ?

Nous sommes des enfants d’internet, du WEB 2.0 et d’intellectuels africains. Nous avons baigné dans les discours et autres échanges constructifs qu’ils soient politico-économiques ou socio-culturels. C’est là l’origine de notre initiative. Construire une vitrine qui servirait à mettre en avant la richesse du contenu du WEB afro-orienté et faire échanger les internautes autour des très bons sujets proposés par les blogueurs et autres webmasters.

Nous avons aussi constaté qu’il n’était pas évident de s’informer dans les médias dits institutionnels et que face à eux,  les blogs apportent une sérieuse alternative. Ces bloggers qui n’ont souvent aucune ligne éditoriale à respecter apportent une vision plus sincère du continent africain. L’objectif de BAO est de devenir à moyen ou long terme un point de rencontre de tous ces reporters en web africains.
BAO souhaite fédérer toutes les forces vives (et passives) du web afro-orienté. Nous entendons par passives le simple internaute qui lui aussi a sa partition à jouer sur BAO en devenant contributeur. Ce faisant il quitte ce statut passif pour devenir lui même acteur en portant à la connaissance des autres membres les informations qu’il jugera utiles. Celui qui souhaite bloguer sans forcement créer un blog peut trouver sur BAO une réponse appropriée. Le système des commentaires est justement présent pour favoriser l’interaction.

Qu’est-ce qui explique le choix de ce système qui limite le nombre de liens selon la popularité de l’utilisateur ?

Il ne faut pas voir cela comme une limite mais comme un avantage substantiel. En ce faisant, nous permettons aux internautes de s’exprimer en ayant la chance de pouvoir être lu par tous. Je m’explique, les liens sont publiés du plus récents au plus ancien, le plus anciens quittant la premières pages le premier. De ce fait, un contributeur qui aurait 5 ou 6 liens à proposer évacuerait sans le vouloir le lien d’un autre contributeur en pages secondaires et priverait de ce fait les internautes d’un contenu potentiellement intéressant. D’autres part, la philosophie de BAO est d’être alternativement la bouche et les oreilles. C’est à dire de soumettre des liens et de lire ceux des autres. Il ne faut pas voir BAO comme un simple outil de promotion des billets de blogueurs mais comme une réelle plate forme d’échanges. Enfin, précisons que la “limite” n’est pas établie en fonction de la popularité de l’utilisateur mais plutôt en fonction de son taux de participation puisque tant que l’utilisateur n’a pas voté 10 fois il reste en niveau de contribution 1. A ce niveau, seule une soumission est possible. Lorsqu’on atteint le niveau 2 de contributeur, on peut soumettre 2 liens. Le plus haut niveau de contributeur étant fixé à partir de 20 votes. A ce niveau, 3 liens peuvent être soumis. Ce système nous a paru le plus démocratique…

Souhaitez-vous limiter votre plate-forme aux contenus francophones ?

Le terme limite nous dérange… Il s’agit plutôt d’une spécialisation, d’un secteur sur lequel nous souhaitons nous spécialiser…

Le chantier du web afro-orienté est loin d’être quadrillé, chaque jour qui passe, les fureteurs que nous sommes découvrons plusieurs site ou blog en lien avec le continent africain. Nous avons déjà fort à faire avec les contenus francophones.

Comment vous positionnez-vous face aux autres “digg-like afro-orientés” tels Afrikeo ?

Afrikeo est une très bonne initiative. Nos offres sont complémentaires. Les confrères d’Afrikeo ont préféré créer une plateforme où les blogueurs devront s’enregistrer et permettre aux internautes de se tenir informés par le biais d’Afrikeo au travers de fil RSS. L’équipe BAO a opté pour un modèle qui rend le blogueur et l’internaute plus actifs. Les liens sont tous soumis manuellement et commentés, les internautes votent pour leur liens préférés et chaque BAO-iste peut créer son réseau social et revenir échanger avec ses amis quand bon lui semble sur l’un ou l’autre des sujets hébergés… De plus chaque membre dispose d’un bouton de soumission (Bookmarklet) qui lui permet de soumettre un lien de site pendant qu’il le parcours… Le BAO-iste est un internaute actif! Enfin, nous avons tenu à garder un contact avec les BAO-istes en créant le B à BA de BAO qui permet d’expliquer les différents fonctionnalités, trucs et astuces de BAO ainsi que de répondre à la Foire Aux Questions.

D’un point de vue économique, quelle est votre stratégie ? Inclusion de publicité ? Recherche de partenaires ? Bénévolat ?

Nous n’avons aucun objectif économique. Notre souhait est d’échanger et permettre l’échange. Une fois cet objectif atteint, nous pourrons dire que cette une réussite totale. Cependant afin d’optimiser et de lancer d’autre projet du même acabit, nous avons tenu à insérer des bannières publicitaires dans le site. Elles n’ont pour seul but que de financer l’hébergement du site et permettre son bon développement. Nous sommes bien évidemment intéressés par tout partenariat qui permettrait de diffuser notre volonté d’échange autour de l’Afrique. Nous ne limitons pas nos intervention au net. Les évènements physiques font aussi partie de nos aspirations.

Nous sommes d’ailleurs conscients que la richesse des contenus du web afro-orienté est accessible en Afrique qu’à ceux qui ont un accès régulier à l’internet. De fait, notre réflexion porte aussi sur les possibilités de diffuser aux africains les contributions les plus remarquables du net sur des supports matériels.

Selon vous, comment se porte la blogosphère africaine, notamment francophone ?

La blogosphère Africaine n’en est qu’à ses débuts. L’outil très puissants que peut être blog n’est pas complètement maîtrisé ni même complètement compris par les internautes africains. Cela est en parti du au fait que l’équipement informatique n’y est pas très important et l’internet y est peu développé (Pratiquement pas d’ADSL). On donne encore beaucoup à internet le seul rôle d’outil de divertissement en Afrique. Alors que le blog peut être un véritable outil de communication. L’Afrique est loin de l’occident mais les consciences s’éveillent et les pionniers tentent d’amener les novices à la connaissance en montant des projets de type “Blog Camp” (Cf Théo Kouamouo) et ça ne fait que commencer…

 La blogosphère francophone africaine est active et très diversifiée,  mais la diaspora tient encore une place prépondérante dans sa visibilité.Les choses s’inverseront forcement avec le développement des équipements sur le continent, l’intérêt pour le web2.0 et des initiatives du type BAO. Si l’on devait faire une critique à la blogosphère afro francophone, c’est qu’il lui manque une certaine dose de fantaisie et de légèreté.

Pensez-vous qu’une plate-forme comme la vôtre puisse contribuer au développement du continent africain ?

Vous savez nous n’allons pas créer une révolution en Afrique mais d’une certaine manière, nous contribuons au développement de l’Afrique c’est certain. Ne favorisons-nous pas la communication, ne permettons-nous pas d’exprimer l’Amour que chacun porte à l’Afrique, ne permettons-nous pas d’affirmer la fierté que chacun a d’appartenir à cette communauté afro. Et tout cela en toute liberté…

Nous pensons que le fait de permettre d’exprimer son point de vue librement et d’échanger sur tous types de sujets contribue au développement de l’Homme Africain et donc du continent. C’est peu mais ce n’est pas rien…

Longue vie à eux, non ? Qu’en pensez-vous ?