Exclu : la Présidente du Conseil général nous donne son point de vue sur le RSA

Publié le 15 septembre 2008 par Jeunegarde

On pourrait se réjouir que pour une fois la droite ait repris une idée de la gauche : le RSA. D’ailleurs, comme le dit si bien François Hollande, des idées nous en avons d’autres, nous pouvons leur donner tout notre programme ! On aurait pu également se réjouir que le gouvernement ait fait marche arrière quant à son mode de financement qui prévoyait au départ un prélèvement sur la prime pour l’emploi mais qui finalement fera l’objet d’une nouvelle taxe de 1,1 % sur les revenus du capital. Oui mais voilà, la mise en place du fameux bouclier fiscal, dont l’efficacité en terme de déficits publics n’est plus à prouver, va permettre aux plus riches de ne pas s’acquitter de cette taxe ! Nous ne sommes plus à un cadeau près !

Le RSA fait l’objet depuis quelques mois d’une expérimentation dans plusieurs départements. La Haute-Vienne a décidé de ne pas s’engager dans cette voix là et a préféré mettre en place un PLIE rural (plan local pour l’insertion et l’emploi). Sa Présidente, Marie-Françoise Pérol-Dumont, a bien voulu nous faire part de son avis sur le RSA :

 
Ainsi, Nicolas SARKOZY va non seulement créer le RSA mais en plus le faire financer par un impôt sur les revenus du capital !

A-t-il été brutalement converti aux valeurs de la gauche par son délégué prétexte, Martin HIRSCH, ou tendent-ils ensemble un nouveau piège au parti socialiste ?

A y regarder de près, les annonces faites constituent une véritable imposture.

Car, parmi les soi-disant revenus du capital figurent aussi bien les intérêts des comptes sur livrets ou des plans épargne logement et des plans d’épargne populaire, que les produits des plans d’assurance vie, autant dire que tout le monde sera peu ou prou concerné et notamment les petits épargnants, à l’exclusion des plus riches protégés par le bouclier fiscal.

Quant à la lutte contre la pauvreté, elle est bel et bien un leurre puisque ne seront concernées par le RSA que les seules personnes ayant ou reprenant une activité professionnelle, au risque d’ailleurs de les enfermer dans le long terme dans les boulots précaires à temps partiel, constituant une main d’œuvre captive pour les entreprises auxquelles aucune contrepartie n’est demandée.

Mais, ceux qui ne sont pas en état de travailler, car trop déstructurés, nul ne sait ce qu’ils deviendront avec la suppression du RMI.

Ils pourront bénéficier dans un premier temps du RSA avec obligation de s’inscrire à l’ANPE, puis après deux refus d’emploi, comme le prévoit désormais la loi, seront expulsés du système et n’auront alors qu’à se tourner vers l’aide sociale du département ou les associations caritatives.

La valeur travail est le credo de ce gouvernement, avec pour corollaire l’idée que nombre de personnes restent sans emploi pour profiter du système. C’est vouloir faire oublier que l’emploi demeure rare, et préparer les esprits à ce que les exclus et les sans grades n’aient d’autre solution que se tourner vers la charité.

Telle n’est pas ma conception philosophique de ce qu’un Etat moderne se doit d’apporter à ses citoyens et je m’emploierai à faire évoluer ce texte à l’Assemblée Nationale dans le sens de la solidarité et de la dignité sociale.


Tags: Hirsch, Perol-Dumont, RSA

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