Les Echos. Crédibilité ou Rentabilité ?

Publié le 18 avril 2008 par Gezajans

Ce matin je suis sollicité par le groupe de presse Les Echos qui me propose un abonnement gratuit à des newsletters sectorielles. J’ai une excellente image de ce titre. La rédaction des Echos, selon moi, c’est un bijou, du très haut de gamme.

J’accepte donc la proposition.

Le soir même, preuve de l’efficacité de leurs services techniques, je reçois les 5 newsletters sectorielles sélectionnées: communication, automobile, distribution, bourse, biens de consommation.

Je les ouvre aussitôt. Petit étonnement, dirais-je même légère déception, je constate que dans chacune il y a relativement peu de news sectorielles. Et dans la foulée, il y a une longue publicité qui propose des offres d’emplois sectorielles. Mais je me dis, attention, c’est gratuit, faut pas rêver, il faut rentabiliser tout ça… Quand je parle de news, il s’agit en fait de titres accompagnés d’un début de commentaire qui se termine rapidement par 3 petits points… Mon attention étant facilement captable, je clique bien volontiers sur un de ces titres accrocheurs. Et là, délicieuse surprise, je me retrouve face à un mur tapissé de différentes propositions financières. Si je souhaite vraiment savoir de quoi il s’agit dans cet article annoncé gratuit, Les Echos me demande de glisser gentiment ma main au fond de ma poche.

J’avoue que j’ai bien ri, car une fois de plus, sur internet, je me suis bien fait avoir… Il s’agit d’un abonnement pour recevoir des sollicitations commerciales. Redoutable idée.

Il est vrai que le débat entre info payante et info gratuite sur le net n’est pas encore résolu. Du moins pas encore en France. Car aux Etats-Unis le paysage s’est simplifié. Les Echos, résiste. Pas de problème, chacun est libre de choisir la stratégie qui lui semble la plus adaptée.

Mais en adoptant des techniques marketing agressives qui flirtent avec la tromperie, je me pose la question de savoir si Les Echos ne joue pas avec le feu. La crédibilité d’un titre c’est d’abord et avant tout une équipe de rédaction. C’est elle qui, dans l’atelier, fabrique le bijou.

Mais dans le magasin, le rôle des commerciaux n’est-il pas de mettre le bijou en valeur afin de le rendre unique, incontournable ? Est-il opportun de créer de la frustration ou de la déception afin de rentabiliser un produit ? Avez-vous déjà été confronté à des pratiques commerciales de ce genre ?