Présent heureux - Futur joyeux : J'en ai rêvé ... le Danemark l'a fait !

Publié le 16 septembre 2008 par Zoerose

Oui, la vie, ces prochaines années, promet d'être "vraiment cool". Comme elle le fut déjà, reconnaissent-ils, pendant toute leur scolarité. Pas d'angoisses de carnets de notes ou de devoirs sur table ? "Jamais ! Toute idée de classement est inacceptable, assure Stefan, 20 ans. Elle irait à l'encontre de l'égalité sur laquelle est fondée notre social-démocratie. Les profs comme les parents tentent toujours de trouver du positif. Ce qui compte, c'est d'être soi-même et de se sentir bien."

Les jeunes garçons qui ont tenu ces propos ont entre 17 et 20 ans. Je ne savais pas que des jeunes pouvaient être si optimistes en ces périodes de chomage, de crise économique grave, de chamboulement de la société ... sauf que ces jeunes ne sont pas français !!! Ils sont danois ...

Entre collège et lycée, il arrive que des élèves fassent "une pause", en s'inscrivant dans une "école du peuple", un internat où, loin des programmes scolaires classiques, ils se consacreront à leurs passions : sports, art, environnement. Marcus, 17 ans, se souvient de cette année où il a développé un projet sur la musique cubaine et effectué un séjour à Paris et à Cuba comme d'un moment merveilleux et essentiel, où il a "grandi, rêvé, appris à vivre et composer avec les autres, et penser à la vie". Encore deux ans de lycée, et il fera de nouveau une pause. Un an, dit-il. Pour aller sur les routes. "En Espagne, peut-être ; prendre un job de serveur ; bourlinguer ; avant d'entreprendre des études d'anthropologie."
Ce projet d'une ou deux années "off" est partagé par la quasi-totalité des jeunes, qui vont jusqu'à trouver "dangereux", voire "catastrophique", le fait de foncer tête baissée dans les études. Adel, 19 ans, avoue avoir fait ce choix, mais c'est parce qu'il rêve d'être médecin et que, issus de parents ayant fui l'Irak de Saddam Hussein et ayant dû repasser des diplômes au Danemark, il sait que sa famille considérerait comme "un gaspillage de temps effarant" la pause d'un an après le bac.

En janvier 2008 une étude a montré que lorsqu'on demande à des parents ce qu'ils veulent enseigner en priorité à leurs enfants, les français répondent : "l'obéissance" et les danois répondent : "l'indépendance" ... ça laisse songeur, non ?

Alors bien sûr, le Danemark n'est pas dans la même situation économique que la France (Danemark taux de chômage : 1,6 %), la politique y est fonadamentalement différente, tout comme l'idée que les danois se font des individus :

Dans ce pays de 5,4 millions d'habitants où le taux d'imposition peut atteindre 80 % des revenus, les études sont gratuites, et chacun a droit à six années de bourses d'Etat (à organiser comme bon lui semble), ainsi qu'à des prêts avantageux, quels que soient les revenus des parents. La combinaison des deux peut aboutir à près de 1 000 euros mensuels. "La plupart des étudiants exerçant un emploi à temps partiel, ils disposent ainsi de revenus leur permettant à la fois indépendance et tranquillité d'esprit, commente le sociologue Dominique Bouchet, qui enseigne et vit au Danemark. Les installations universitaires sont de qualité, le nombre de professeurs pour un groupe d'étudiants bien plus élevé qu'ailleurs." Et surtout, insiste-t-il, "il y a droit à l'erreur de parcours, droit à l'hésitation et à l'errance. On peut changer de cap, faire une pause, recommencer plus tard dans une autre branche. Tout itinéraire est respectable, l'idée d'échec n'existe pas."

(extraits d'un article du Monde : lire ICI)

Je ne suis pas très optimiste quant à l'avenir auquel nos enfants vont devoir faire face.

Je tiens absolument à ce que mes fils m'obéissent, réussissent leurs études, trouvent un bon job ... bref, je suis une vraie française !
Mais à la lecture de cet article du Monde, je me suis rêvée danoise !!!