La Belle personne

Par Ffred

L'histoire

Junie, seize ans, change de lycée en cours d'année suite à la mort de sa mère. Elle intègre une nouvelle classe dont fait partie son cousin Matthias. Il devient son ambassadeur auprès de sa bande d'amis. Junie est vite courtisée par les garçons du groupe, elle consent à devenir la fiancée du plus calme d'entre eux, Otto. Mais bientôt, elle sera confrontée au grand amour, celui de Nemours, son professeur d'italien. La passion qui naît entre eux sera vouée à l'échec. Ne voulant pas céder à ses sentiments, Junie s'obstine à refuser le bonheur, car il n'est à ses yeux qu'une illusion.

Mon avis

Le moins que l'on puisse dire est que Christophe Honoré n'est pas un cinéaste monotone. Il change, se renouvelle à chaque fois. Après le décalé et sombre 17 fois Cécile Cassard, le dérangeant et trouble Ma mère, le dépressif Dans Paris et le chantant Les chansons d'amour c'est au tour des amours adolescentes de tous sexes avec La belle personne. D'abord inconsistant et ennuyeux, on craint le pire mais lentement et progressivement l'intérêt et le charme commencent à opérer. En s'immisçant dans le quotidien des jeunes élèves et de leurs profs, on se prend à repenser à nos propres expériences et à nos propres années de lycée avec la découverte de l'amour, de la séduction, du sexe et la découverte de sa vraie sexualité. Le tout est écrit avec le style bien particulier qu'on lui connait mais avec peut être moins de fièvre et moins passion que d'habitude. Sa mise en scène est aussi plus lisse et conventionnelle. Mais il a bien su prendre au vol le quotidien d'une certaine jeunesse dorée, aussi mal à l'aise dans ses sentiments qu'elle est à l'aise matériellement. Comme pour son précédent film, une très belle musique, avec une scène chantée (une seule !) par Grégoire Leprince-Ringuet qui rappelle quelques souvenirs. Tous les acteurs des Chansons d'amour sont là. Louis Garrel et le sus-nommé dans les premiers rôles, Clotilde Hesme et Chiara Mastroianni dans des petites apparitions, il ne manque que Ludivine Sagnier. A noter la présence de l'excellent (et sexy...) et vraiment trop rare Jean-Michel Portal. C'est un réel plaisir de tous les retrouver, égaux à eux mêmes. Léa Seydoux la petite nouvelle, n'est pas trop mal mais manque peut être un peu de conviction et d'épaisseur. A voir dans autre chose.

Un film que je qualifierai de mineur dans la filmographie de son metteur en scène. Plus téléfilm que vrai film de cinéma. Après son passage télé, quelle carrière aura-t-il en salle ? Tout de même plein de qualités, on reconnait bien la Honoré's touch ! J'ai entendu ici ou là que c'était trop bobo, trop parisien ! Peut être...Pas mal quand même...