Le Fléau : un nouveau Stephen King chez Marvel

Par Neault
Une nouvelle oeuvre culte de Stephen King débarque chez Marvel. Le premier épisode de cette adaptation du roman Le Fléau (The Stand) vient de sortir aux Etats-Unis. Premières impressions.

Les antibiotiques, c'est pas automatique. C'est même parfois complètement superflu (ça c'est du jeu de mot bilingue !), surtout quand une épouvantable arme bactériologique échappe à ses concepteurs et anéantit la quasi totalité de la planète. Pourtant, dans ce monde en ruine, quelques rares survivants semblent immunisés contre le virus. Des gens comme le brave Stu Redman, la star du rock Larry Underwood ou la belle Frannie vont se trouver, s'allier et commencer à croire de nouveau à un possible futur, loin de se douter que, de son côté, Randall Flagg, l'Homme en Noir, va former son propre groupe dans un Las Vegas ravagé. Bientôt, l'affrontement inéluctable aura lieu.Et si la véritable apocalypse commençait seulement maintenant ?

Après The Dark Tower (toujours en cours, deux tomes dispo en VF), c'est maintenant donc au tour d'une autre oeuvre phare du célèbre écrivain de se retrouver adaptée en comics. A l'écriture, Roberto Aguirre-Sacasa qui a notamment déjà adapté le film Spider-Man 2 en...comic, (histoire de se mordre la queue), et au dessin, Mike Perkins qui, lui, avait officié sur l'adaptation du film Elektra. Etrange non d'adapter un comic au cinéma pour ensuite tirer un comic de l'adaptation ? ;o)Graphiquement, c'est très très beau et magnifiquement colorisé par Laura Martin. Niveau narration, on colle presque scène par scène au livre. Il faut dire que, même pour un pavé, il est bien plus facilement adaptable que La Tour Sombre, avec notamment moins de longueurs à combler, ce qui permettra une progression peu ou prou parallèle au roman. Les points communs avec La Tour Sombre sont pourtant plus nombreux qu'il n'y paraît : fin du ou d'un monde, lutte du bien contre le mal, ambiance épique, le fameux Homme Noir, le thème du destin, l'esprit chevaleresque opposé à la traîtrise, autant de ponts reliant les deux univers (qui, de toute façon, sont réellement reliés dans le multivers élaboré par King).

A la lecture de ce premier épisode, tiré de l'arc "Captain Trips" qui en contiendra cinq, l'on ne peut que tomber sous le charme de nos vieux compagnons qui prennent ainsi vie devant nos yeux ébahis et pleins de reconnaissance (quoi, j'en fais trop ?). Bon, ok, on avait déjà eu droit à une adaptation en téléfilms, mais à part la joie d'entendre vraiment Don't Fear the Reaper des Blue Öyster Cult plutôt que d'en lire des extraits, la version filmée ne rendait pas vraiment honneur à la plume du Maître et à sa puissance émotionnelle. Ici, le tandem Perkins/Martin nous donne un rendu visuel haut de gamme, tant au niveau des personnages que des décors. Comme quoi, quand on est doué, on peut faire parfois de bien plus jolies choses avec un crayon qu'avec une caméra. On est loin de la poésie et du rendu onirique de Jae Lee sur Dark Tower mais il fallait justement, pour The Stand, un réalisme élégant permettant autant de s'émerveiller sur les images que d'identifier les lieux dépeints comme réels et faisant partie de notre monde, même si le fantastique - et même les rêves - prendront, plus tard, une certaine importance dans l'histoire. Si comme moi vous êtes impatient au point de ne pas attendre la VF, sachez que le texte est très accessible, même si vous n'avez pas un excellent niveau d'anglais (on est loin par exemple de l'argot des rues à la 100 Bullets).

Le roman est exceptionnel, les premières planches laissent à penser que l'adaptation le sera aussi. On s'en reparle lors de la sortie VF. ;o)