Même pas taxe !

Publié le 21 septembre 2008 par Nathalie Jouat

Taxe ou pas taxe ? JL Borloo ne sait plus sur quel grenelle danser. Moi qui n’ai pas suivi en profondeur le grenelle de l’environnement (allez savoir pourquoi ?) j’entends parler de la taxe pique-nique et je ne sais pas ce que c’est. Nos amis belges ont vraisemblablement à payer un supplément de 20% sur les produits fortement générateurs de déchets (comme la vaisselle jetable, d’où le nom de taxe pique-nique, qui aurait pu s’appeler aussi la party-taxe ?).

A priori, je me dis «  Voilà c’est une bonne idée, cette taxe incitera sûrement les consommateurs  à se questionner avant d’acheter des assiettes en carton/plastique pour les crêpes-party ». Mais si l’on y réfléchit deux minutes, n’y aurait-il pas une meilleure façon de fonctionner ? Par exemple, interdire la vaisselle jetable en plastique au profit d’assiettes en carton recyclé et recyclable et pour les couverts pourquoi pas en plastique végétal biodégradable ? Il va bien falloir trouver une utilisation au plastique vert, autre que les emballages de salade.

Autre chose, vous allez peut-être trouver cela idiot, mais je pense que c’est dommage de taxer en ce moment les produits qui ont d’agréables connotations. Le pique-nique c’est une fête, un moment de détente. De même que la fête d’anniversaire de votre fils que vous organisez avec des assiettes en carton pour recevoir les 40 bambins gourmands de gâteau chocolat. On n’a de cesse de nous répéter que la France va mal, qu’on a le moral dans les chaussettes (qu’est-ce qu’ils en savent d’abord, moi ça va très bien, et vous ?) et en plus on veut nous mettre des bâtons dans les roues pour nos pique-niques !

Les produits écologiques, éthiques et bio fleurissent sur les rayons des hyper aux superettes, c’est donc qu’il y a une demande que le marché veut satisfaire et on arrivera bientôt à une offre double sur les étagères : les produits écologiques (au sens large de la notion) et les produits « normaux ». Ne serait-il pas plus intéressant de revoir nos histoires de TVA, pour l’ajuster en fonction de l’impact des produits  sur la nature? Les produits non recyclables ou qui génèrent de nombreux déchets seraient fortement taxés et les produits naturels ou à petit bilan carbone auraient une faible taxe, ce qui permettrait de rétablir la balance quand à leur coût de fabrication plus élevés (notamment pour les fruits et légumes). Comme le dis Annie Leonard dans Story of Stuff (un film de 20 minutes sur les cycles de la consommation que je vous recommande chaudement ici ) cela permettrait de payer enfin un produit à sa juste valeur (quid de payer une tomate d’Espagne moins cher que celle de l’agriculteur local).
Bon, revenons-en à nos taxes. Pas vraiment d’ailleurs car N Sarkozy a décidé qu’il ne voulait plus en entendre parler jusqu’à nouvel ordre . Vous comprenez, avec  « les tentions actuelles sur le pouvoir d’achat », ce n’est pas le moment de parler de l’extension de la liste des produits du bonus-malus écologique, ni d’une quelconque  taxe couche-culotte (une bonne idée pour inciter les ménages à revenir à la couche lavable, on en reparle).

Après avoir annoncé sa décision de reporter à 2009 la fiscalité écologique, N Sarkozy s’est envolé pour New York où se tiendra mardi l’Assemblée Général des Nations Unies. A ce propos, ne pourrait-on pas inciter les hommes politiques et les hommes d’affaires à privilégier les réunions à distance lorsque cela est possible (Pas pour l’ONU quand même …) ? Une visioconférence c’est moins cher pour tout le monde qu’un aller-retour en jet.

Mise à jour : Une interview de Nicolas Hulot sur le sujet