Cancer de la prostate

Publié le 24 septembre 2008 par Marieclaude

Chaque année, plus de 40 000 hommes sont touchés par le cancer de la prostate. Plus il est détecté tôt, mieux il est traité. Ainsi un dépistage est recommandé après 50 ans. Quelles sont les techniques de détection et les traitements ? Les conséquences sur la vie quotidienne des malades ? Un dossier sur le premier cancer masculin.

Qu'est-ce que c'est ?

Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent de l'homme. Il représente la deuxième cause de mortalité par cancer chez l'homme.

Ces dernières années, le nombre de nouveaux cas a considérablement augmenté dans les pays en voie de développement en raison de la diffusion de son dépistage, qui permet de prendre encharge la maladie de facon plus précoce.

 Causes et facteurs de risque

Le cancer de la prostate survient chez l'homme de plus de 45 ans. Sa fréquence augmente avec l'âge. Il est quasi-constant chez les sujets de 100 ans.

Il existe un facteur ethnique important, et la population la plus touchée est la population noire américaine. A l'inverse, le cancer de la prostate est très rare chez les asiatiques.

Certains facteurs génétiques ont été mis en évidence dans les populations à risque.

Certains facteurs environnementaux, en particulier alimentaires, sont probablement en cause mais restent à l'étude.

Les signes de la maladie

Très souvent, le cancer de la prostate évolue sans le moindre symptôme. En effet, contrairement à l'hypertrophie bénigne (adénome), le cancer se développe en périphérie de la prostate à distance de l'urètre. Il n'est donc que rarement responsable de troubles urinaires.

A un stade localement évolué, le cancer de la prostate peut entraîner des troubles urinaires : difficultés à uriner, besoins fréquents, sang dans les urines…

A un stade très avancé, il peut être responsable de douleurs au niveau de l’anus et du rectum  (par compression du rectum) ou de coliques néphrétiques (par compression ou envahissement d'un uretère).

Au stade des métastases à distance, il peut engendrer des douleurs osseuses et/ou une altération de l'état général : dégoût des aliments, perte de poids, fatigue.

La consultation

L’acte important de la consultation dans le cadre du dépistage de ce cancer est le toucher rectal. Typiquement, la prostate contient alors un ou plusieurs nodules durs, dont les contours sont irréguliers.

Un toucher rectal normal n'élimine pas la présence d'un cancer car d'une part certains cancers débutants ne sont pas palpables, et d'autre part le toucher rectal ne permet pas d’examiner toute la glande.

Examens et analyses complémentaires

Le dosage sanguin du PSA (prostate specific antigen) est le seul examen complémentaire fondamental. Le PSA est fréquemment élevé mais peut être normal. Son degré d'élévation est proportionnel à l'extension du cancer, de sorte que le taux de PSA donne une idée de la diffusion du cancer. Il existe d'autres causes d'élévation du PSA comme l'adénome, l'infection ou les traumatismes de la prostate.

Un taux de PSA modérément élevé peut être expliqué par la présence d'un adénome de prostate. Il peut être alors nécessaire de surveiller l'évolution du PSA à plusieurs mois d'intervalle. Une élévation rapide traduira la présence d'un cancer tandis qu'une stabilité ou une élévation lente sera en faveur d'un adénome.

Le dépistage du cancer de la prostate repose sur un dosage annuel du PSA (associé à un toucher rectal) chez les hommes de plus de 50 ans ou plus jeunes dans les populations à risque.

Le PSA permet de détecter un grand nombre de cancers débutants alors que l'examen est normal.

En cas d'élévation suspecte du PSA et/ou d'anomalie au toucher rectal, il faut réaliser des biopsies (prélèvements à l'aiguille) de la prostate qui seules permettront d'affirmer le diagnostic.

L'échographie prostatique réalisée par l'intérieur du rectum peut montrer une zone suspecte et une vascularisation importante (présence de nombreux vaisseaux). Certaines équipes l'utilisent dans le dépistage du cancer de la prostate, mais son intérêt est très discuté.

En cas de cancer prouvé par les biopsies, un bilan de l'extension du cancer est nécessaire avant de proposer un traitement. Ce bilan inclue un scanner abdominal et pelvien à la recherche d'une diffusion ganglionnaire. Une scintigraphie osseuse est réalisée en cas de suspicion de diffusion dans les os (métastases osseuses) ou lorsque le PSA est très élevé.

Pour certains, la réalisation systématique d'une IRM par voie rectale permet une meilleure appréciation de l'extension locale du cancer.

Biopsies de la prostate (prélèvements de fragments de prostate)

Elles seules permettent d'affirmer avec certitude l'existence du cancer et de préciser ses caractéristiques microscopiques.

Le nombre de biopsies réalisées est variable. Les biopsies sont prélevées par voie rectale sous contrôle de l'échographie ou du doigt de l'opérateur. Elles peuvent être réalisées en consultation sous anesthésie locale.

 Evolution de la maladie

Elle dépend essentiellement du stade de la maladie au moment du diagnostic. Lorsque le cancer est limité à la prostate, la probabilité de guérison après traitement est très élevé. Lorsque le cancer a franchi les limites de la prostate, le pronostic est moins bon. Le risque est l'extension locale vers la vessie, les uretères (canaux qui acheminent l'urine des reins vers la vessie), le rectum et les ganglions du pelvis. Il existe surtout un risque de métastases dans les os et d'envahissement de la moelle osseuse.

Traitement

Selon le stade du cancer, la présence de métastases et l’age du patient, le médecin choisira entre plusieurs traitements.

En cas de cancer localisé, il existe principalement 3 types de traitement :

  • Prostatectomie radicale : ablation de la prostate. Cette intervention peut se faire par une ouverture classique sous l'ombilic ou par coelioscopie (caméra introduite dans la région opératoire et incisions réduites). La prostatectomie donne de bons résultats en terme de guérison mais possède des complications dont les plus importantes sont l'impuissance et le risque d'incontinence ;
  • Radiothérapie externe (rayons envoyés depuis l'extérieur du corps) : Elle est également efficace et possède les mêmes complications auxquelles s'ajoutent les complications liées aux rayons ;
  • Brachythérapie : ce traitement, proposé dans quelques centres, consiste à implanter dans la prostate des grains radioactifs qui vont détruire les cellules cancéreuses. La brachythérapie a fait la preuve de son efficacité aux Etats-Unis; elle est en cours d'évaluation en France.

Un traitement de la douleur et des complications (désobstruction d'un envahissement de l'urètre par exemple) peut être associé au traitement de fond.

Le traitement hormonal a dans la majorité des cas une action au début de la prise en charge mais il peut devenir inefficace après quelques années. Un nouveau traitement est alors instauré (chimiothérapie, traitement radioactif…). L’estramustine peut être utilisée éventuellement en association avec un traitement hormonal.

Une castration chirurgicale (ablation de la pulpe des testicules) peut aussi être pratiquée. Elle permet d’empêcher purement et simplement la sécrétion des androgènes. L'efficacité de cette ablation est similaire à celle d’une castration chimique par les estrogènes ou les analogues de la GnRH.

Bonne journée,

Marie-Claude

Souce: Doctissimo.com