Les nouveaux soldats du pape, Caroline Fourest / Fiammetta Venner

Publié le 25 septembre 2008 par Chezfab

Il est parfois difficile de voir en la religion catholique une religion intransigeante. Et pourtant, depuis Jean Paul II et son successeur Benoit XVI c’est bien vers une « retraditionnalisation » de l’église catholique que nous allons. Avec un retour sur le devant de la scène des pratiques traditionnelles, et de leurs représentants. Mais au-delà de ça, c’est bien vers une église prosélyte et affirmant détenir la seule vérité que nous retournons.

Ainsi, dans un ouvrage détaillé et fort bien argumenté, Caroline Fourest et Fiammetta Venner nous dressent le tableau de ces « nouveaux soldats du pape ». Ceux par qui Benoit XVI (et avant lui Jean Paul II) espère faire grandir la place de l’église catholique. Et convertir le plus grand nombre.

Tout commence avec la Légion du Christ. Ordre assez peu connu mais à l’efficacité redoutable. Véritable groupement d’inquisiteurs des temps moderne, la légion à pour mission d’être une sorte de « bras armé » du pape (auquel elle est rattachée). Ses modes d’action sont détaillés par les auteures et glace le sang. Leurs implications dans diverses dérives couvertes par l’église, leur sens du silence et la primauté de la légion sur tout le reste font de ce moment un des plus inquiétants pour la démocratie et la laïcité. Et pourtant, c’est bien un des préféré de Benoit XVI.

Ensuite l’Opus Dei. Loin des fantasmes habituels, le livre offre une étude claire de ce qu’est réellement l’œuvre. Elle ouvre la porte d’une formidable machine à lobbying et à prosélytisme. Le poids de l’œuvre dans le monde ne peut être sous estimé. Ses liens avec les dictatures les plus répugnantes, ainsi que son côté sectaire alarme tant ce courant est puisant au sein de la hiérarchie catholique. Et pourtant, Jean Paul II puis Benoit XVI ont toujours chouchouté l’œuvre…

Et pour finir, les traditionnalistes. Leur poids sur l’église, le poids sur le pape, en particulier Benoit XVI. La facilité avec laquelle ils ont sapé le travail effectué par le concile Vatican II et surtout l’analyse très fine de leur méthode pour plier l’église à leurs exigences. Et ils y sont parvenus. Benoit XVI a tué dans l’œuf Vatican II… Pour revenir comme dit dans la conclusion du livre à Vatican moins II. Car c’est bien vers l’aile la plus abjecte (l’extrême droite) que penche aujourd’hui l’église catholique.

Un livre indispensable pour ceux qui ne veulent pas se laisser berner par le côté « y’a que les musulmans qui sont dangereux » que font passer les médias. Et pour ceux qui, comme moi, ont pour but une défense farouche de la laïcité à la française.