Les tribulations d'une caissiere

Par Geybuss


Résumé : Que voit-on du monde et des gens quand on les voit du point de vue d’une caissière de grande surface ? Que sait-elle de nous en voyant ce que nous achetons, ce que nous disons, les questions que nous posons ? Le passage en caisse est en réalité un moment très particulier. À tort, nous pensons que tout est neutre dans cette opération et nous ne nous surveillons pas. La caissière est pour nous un regard aveugle, à la limite elle est elle-même une machine. Nous nous montrons donc comme nous sommes. Et lorsque la caissière s’appelle Anna Sam, qu’elle est titulaire d'un diplôme universitaire de littérature et qu’elle n’a pas les yeux dans la poche de sa blouse, elle saisit sur le vif nos petits mensonges, nos petites lâchetés, nos habitudes plus ou moins bizarres, et elle en fait un livre qui ne ressemble à aucun autre.
Anna Sam a vingt-huit ans, elle est titulaire d’une licence de lettres modernes et a travaillé plusieurs années dans la grande distribution.
Mon humble avis :  C'est l'histoire d'une «petite » caissière qui monte, qui monte, qui monte ! Célèbre tout d'abord derrière sa caisse, puis dans la Blogosphère, puis dans la Région Rennaise (son dernier poste était effectivement au Leclerc de Clenay) et maintenant dans la France entière ! Chapeau ! En effet, je félicite Anna d'être sortie vivante de telles années assise derrière sa caisse tout en gardant une telle arrogante lucidité, et un humour si décapant ! Anna se plaignait de son invisibilité derrière sa caisse, la voici maintenant lue par un nombre croissant de lecteurs.... Sans doute fera-t-elle un jour la couverture de Voici !

Son livre reprend en quelques Top 10 diverses situations vécues en supermarché, toutes plus cocasses ou irritantes les unes que les autres. Le client est décortiqué dans ses moindres replis. Personne n'est épargné Aie ! je me suis reconnue dans la cliente qui, lorsqu'un code barre ne Biiip pas ,dit à la caissière « c'est gratuit » alors ! Je sors là mon plus bel humour, n'imaginant pas qu''à cet instant, Anna a déjà entendu 10 fois cette blague débile ce matin. Mais comme je l'ai fait avec le sourire.... Faute avec le sourire et avouée est donc pardonnée !

Prions (oups, pardon, Lisons) pour ce livre devienne un best seller. Chaque client con pourrait peut-être s'y reconnaître et devenir un tout petit peu moins con ! On entrerait alors dans une nouvelle aire : l'air de la courtoisie dans les hypermarchés, les restaurant, les hôtels.... Je vois déjà le logo : BIENVENUE DANS L'AIR DE LA POLITESSE DANS TOUS RAPPORTS CLIENTS PAS ROIS ET HOTESSES PAS CONNES..... Ceci pourrait bien entendu s'étendre à toutes activités professionnelles. Et c'est ainsi que naîtrait un nouveau pays :  Francimino réputé pour la Zénitude de des sujets !

Bon trêve de plaisanterie. Bien sûr qu'il faut lire ce livre pour 3 raisons !
La première est d'aider Anna Sam dans sa lutte ! Elle pourrait devenir déléguée syndicale de tout employé déconsidéré par son client. Je vote pour !!!

La Deuxième est qu'après votre lecture, vous ne ferez plus vos courses comme les avant.... Si, si, pendant quelques temps, cela deviendra même un jeu d'observation, une enquête extrêmenent excitante. Faîtes vos courses avec vos amis et faites la courses à qui trouvera le plus vite le plus improbable client. Il sera avec un pack de bierres au rayon papier toilette, se dirigeant justement vers les toilettes.... Bref, vos courses en jouant ainsi au Cluedo. Très vite, vous attendrez votre RDV hebdomadaire avec vos copines. Ce Week les filles, c'est Cluedo Cleunay. La semaine prochaine, ce sera cluedo Leader Prices. Oh non, c'est trop petit, pas assez de rayons, c'est pas drôle. Bon alors Géant. Oh oui, vivement samedi prochain. Merci Anna Sam d'avoir transorfmé notre corvée du samedi en un plaisir hilarant.


La troisième est que ce livre, qui se lit très vite, est extrêment drôle. Qu'est-ce que j'ai ri ! J'ai ri de bon coeur et de toutes les couleurs. Et oui, car comme on peut entrer dans colère noire, il y a parfois des moments où on rit jaune, tant on retrouve dans ce livre des expérienses similaires personnelles dont le traumatisme perdure encore.


D'Ailleurs, j'ai quelques bons exemples en réserve dont je devrais faire un livre....

J'ai travaillé quelques années en aéroport, en location de voiture sur Roissy et Pointe à Pitre...
Vêtue d'un uniforme rigide mémé Allemande, qui nous donne une allure de Grosse Bertha avec comme cadeau un noeud papillon. Rien a envier à Anna, alors que je suis en Zone internationale. Imaginez, mon visage est presque le premier et le dernier que les visiteurs voient en arrivant et repartant de France. Attendrissant ? Non, ahurissant !

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Le Paumé (il n'est pas encore mon client, je ne trouve donc pas d'autre terme pour le qualifié :

  • Les toilettes c'est où ?

Moi : Là bas, derrière vous.

  • Le Paumé : J'vois pas où ?

Moi : Monsieur, il y a des grands panneaux lumineux indiquant en 4 langues le mot TOILETTES. IL n'y a qu'à suivre les flèches.

  • Le Paumé : J'vois toujours pas

Moi : Ecoutez monsieur, je ne vais tout de même pas vous y conduire en vous prenant par la main.

Moi mon travail c'est de louer des voitures.

Le Paumé : Ca je vois bien que vous n'êtes pas payée pour être polie.

Moi, pour une fois zen : Monsieur, vous êtes venue vers moi, donc vous m'avez vue. M'avez vous saluée, vous êtes vous excusez de m'interrompre dans mon travail pour un question qui sort complètement de mes prérogatives, m'avez vous dit « s'il vous plait », merci et bonne journée. Non, alors DEBROUILLIEZ VOUS ! (Et en mon fort intérieur, Merde, il m'a fait perdre la page du bouquin de Nothomb que je lisais sous le comptoir !)

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Je suis en pause déjeuner syndicale de 29 mn (temps de queue au Mc Do incluses). Je mange mes frites une par une pour les degustér. Et là, une paumée repert mon uniforme de Grosse Bertha et s'avance... « Excusez moi, où sont les toilettes. »

Moi : Je suis désolée Madame, je mange, tranquillement et le sujet toilette m'importune vraiment »

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Un autre paumé : Pardon M'dame, comment on fait pour descendre à létage d'en dessous ?

Ma collègue : Y'a les ascenseur juste là. Mais si vous voulez aller plus vite, dehors, ils ont mis une échelle avec une corde à noeuds

Quelques minutes plus tard, le paumé revient : « Euh, excusez moi, je n'ai pas trouvé l'échelle »

Et moi, en mon fort intérieur : «  non, mais t'as trouvé ta tête de noeud ».
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Allez encore une...

 Un client très très paumé, certainement étranger et illettré. Il me pose son billet d'avion devant les yeux, persuadée qu'en louant des voiture, je connais chaque hall d'embarquement.... Sceptique, je regarde son billet, sans croire vraiment que je puisse être utile. Je le suis finalement un quart de seconde dans un éclair de lucidité : Mais Monsieur, votre avion par d'Orly, ici nous sommes à Roissy. Repaeat again in English, spanish, latin. Rien y fait, le gars est Sénégalais et je ne parle pas encore Wolof. Mon 2ème éclaire de lucidité m'apprend que je ne peux plus rien faite pour ce pauvre homme. Son vol décolle dans une demi heure à l'autre bout de Paris...


J'en ai encore d'autres en stock. D'ailleurs, avec mes collgues, on tient maintenant un bétisier. Je garde tout au cas où, cela pourrait aussi devenir un best seller !  

Allez, régalez vous,avec le livre d'Anna Sam, des petits malheurs de autres ! Rire ne tue pas !!!