Open Space, j’oublie tout

Publié le 30 septembre 2008 par Mawquise

Chère France d’en-bas.

Qui sinon toi sait que dès que l’horloge en plastique jauni de ton open space approche des 17h30, y’a un peu comme un “glanding généralisé” qui prend possession de ton body, et de celui de tes collègues-à-pellicules-sur-la-veste, même si ce n’est jamais, jamais avoué.

Et que c’est à celui qui développera les plus belles ruses pour faire le mec à fond dans son dossier alors qu’il en est à son 22ème démineur, et que comme tout le monde, il a jamais vraiment compris les règles et s’échine à cliquer au hasard sur les cases, jusqu’au moment où le petit smiley se chope des yeux en croix genre “tou m’as toué, sale bâtard!“.

On est pas dupes hein. Faites pas les choqués “ah nan je suis désolé, moi jusqu’à 19h je suis over-productif, d’ailleurs mon boulot c’est ma passion, j’ai jamais été aussi épanoui depuis qu’on a installé un mouchard dans mon ordinateur de 1984 qui met 12 minutes à charger une page web“.

Foutaises l’ami.

La vérité, faut mettre en oeuvre des trésors d’ingéniosité pour contourner les diktats capitalistes.

Surtout quand, comme moi, c’est pas un open space qu’on a, mais un “take a look at my screen I’m so not working - space”. Autant dire que je passe pro dans l’art du camouflage en milieu salarié.

1- La distraction doit se fondre dans la masse:

Où est Charlie? Cherchez pas il est pas là. Il est allé voir ailleurs si j’y étais, et comme j’étais partie, le petit Charlie a dit “nous reviendrons mardi”.

Il nous les brise le Charlie, sérieux.

Bon, mais par contre, ô surpraïse, Elsa, tu lis au boulot??

Bah attends gars, le pire c’est que je lis des trucs chiants! A bien y réfléchir j’aurais plus intérêt à me plonger dans le dossier 07 PB 09786, ça m’éviterait au moins de lire de la politique!

J’en suis donc à la page 3, depuis 15 jours.

2- On peut régresser, à vrai dire, on peut tout faire pour ne pas bosser:

L’inconvénient, c’est que l’éléphant psychédélique ne se désolidarise pas du socle. Impossible de le faire cavaler sur la photocopieuse, autant dire que le champ d’action est limité, et qu’on finit par s’ennuyer ferme.

D’autant plus qu’on ne sait pas du tout ce que c’est que cet objet.

3 - Blogging - Zone à risque:

Non seulement ça ne ressemble pas à un tableur Excel récapitulant les comptes de la société depuis 1976, mais en plus y’a un titre à la con en gros sur la page.

On va s’en plaindre à l’auteur. Une vraie connasse d’ailleurs, je la connais personnellement, ça vole pas bien haut, mais ça reste entre nous.

Attention, attentif lecteur aussi captivé que par le Pif Gadget de son enfance où on gagnait un mini sachet de plancton a mettre dans un bol d’eau pour rien voir du tout vue que le placton, nous humains, on le voit pas; attention, trick of the day: “bloggez en paix”.

Pour des siècles et des siècles.

Dégainez vite! Un pas semi-étouffé par une moquette grise antédiluvienne infâme, et on se précipite sur la souris ternie par des générations de doigts ayant souffert sous le joug des PME, hop “alors, Machine, je sais pas si t’as vu mais on a eu un mail du réparateur du fax, qui nous dit que c’est de notre faute si l’engin lâche tous les deux jours, qu’on est des nazes à passer des papiers agrafés” ” Non mais attends il se prend pour qui le mariolle, ça va hein, il est QUE réparateur de fax hein!” “LOL quoi“.

(l’acharnement sur les basses classes marche toujours très bien sur le collègue frustré)

Vas-y viens on va faire péter la fontaine Culligan, il m’a saoûlée le mec, j’ai grave besoin d’un verre d’Aquarel“.

Attaque de collègue déboutée, tranquillité retrouvée, honneur sauvé.

Bloggez en paix, mentez futé.

(Cette page de réclame vous a été gracieusement offerte par le comité national de procrastination et autres déviances du respect des règles de vie en société)(et par celui des enculeurs de mouches aussi)