Ecrire pour le web : interview !

Publié le 06 octobre 2008 par Jlboulin @etourismeinfo

Fidèles lecteurs de notre blog, aujourd’hui j’inaugure une première… une interview ! Le sujet que j’ai choisi nous touche tous : l‘écriture sur le web.
Sébastien Bailly, ancien journaliste devenu formateur est spécialisé dans la communication en ligne et l‘écriture. Se prêtant au jeu de l’interview, il nous explique comment rédiger des articles efficaces sur le web.

Sébastien Gonzalez : Sébastien Bailly, bonjour. Tout d’abord merci d’avoir accepté cette petite interview. Pour vous présenter en quelques mots, on peut dire que vous êtes un spécialiste de l‘écriture et plus particulièrement de l‘écriture web ?

Sébastien Bailly : On peut dire ça : j’ai publié en 2003 le premier livre sur le sujet “Bien écrire pour le Web”, un livre un peu obsolète aujourd’hui, mais qui a tracé quelques pistes. Et j’enseigne en école de journalisme, j’anime des stages en formation continue, sur ces questions là.

S. Gonzalez : Y a-t-il réellement une écriture spécifique, une ligne de conduite particulière à adopter pour Internet ?

S. Bailly : Oui, si l’on considère que Google est le premier lecteur et qu’il convient donc, pour exister sur un thème donné d‘être dans les trois premiers résultats sur les mots-clés adéquats. Cela se joue beaucoup sur la façon d‘écrire.
Oui, aussi, si l’on considère que le Web est en grande partie une discussion géante, où l’on prend et donne la parole, où l’on réagit et où l’on a parfois intérêt à faire réagir.

S. Gonzalez : Sur le site Internet d’une destination touristique, vous diriez qu’il faut écrire pour le lecteur, pour lui donner envie de découvrir la destination, ou il faut écrire pour les moteurs de recherche (Google), en répétant les mots clés dans le titre, dans le contenu, bref en soignant un maximum le référencement naturel…

S. Bailly : Les deux, mon capitaine. Sans Google, pas de lecteur, mais les lecteurs ne restent pas, ne reviennent pas si on leur sert une soupe froide et insipide. Il faut donc écrire pour Google ET pour les lecteurs.

S. Gonzalez : D’ailleurs, à propos de référencement naturel… avez-vous des conseils à nous donner ?

S. Bailly : Ecrire beaucoup, écrire bien, et répéter les mots-clés en lien avec votre activité un peu plus souvent qu’on a appris à le faire à l‘école. Et puis, écrire des choses intéressantes, des choses qu’on ne trouve pas forcément ailleurs : les internautes feront des liens vers vos pages, et, ça, c’est excellent pour le référencement.

S. Gonzalez : A-t-on intérêt à multiplier les liens hypertextes vers d’autres sites dans le contenu de notre propre site Internet ? Ne doit-on pas craindre de voir partir nos internautes vers les sites des autres ?

S. Bailly : Multipliez les occasions de rendre service à vos lecteurs : c’est le meilleur moyen de les fidéliser. Si faire un lien vers l’extérieur peut rendre service, faites le. Le lecteur à qui vous aurez fait gagner de temps aura plus facilement tendance à revenir vers vous. Et puis, si vous faites des liens vers l’extérieur, les autres feront plus facilement des liens vers vous.

S. Gonzalez : Quelles sont les “erreurs” commises fréquemment par les webrédacteurs que vous rencontrez et que l’ont peut facilement éviter/corriger ?

S. Bailly : L’erreur principale, c’est d‘écrire. Les gens croient qu’il faut écrire. Non, pas forcément. Abordez le texte comme si vous aviez quelque chose à dire, pas quelque chose à écrire. Soyez naturel, abordable. Expliquez les choses comme vous le raconteriez à votre nièce, à un ami, à un collègue.
Ensuite, évitez le remplissage. Le texte creux, celui qui dit en dix lignes ce qui peut être exprimé en trois mots. Il fait perdre du temps à tout le monde, ce texte là.

S. Gonzalez : Enfin, avez-vous un petit “truc” à dévoiler pour aider les lecteurs d’etourisme.info à mieux écrire pour leurs sites web ?

S. Bailly : J’ai une marotte : c’est la chasse à la négation : on peut tout dire sans forme négative. Et vous n‘êtes pas sans ignorer que vous n‘êtes pas sans savoir qu’on ne sait très vite plus si on a dit une chose ou son contraire, lorsqu’on met trop de négations dans une phrase. En plus, ça rallonge inutilement le texte.

S. Gonzalez : Merci Sébastien Bailly ! Pour plus d’infos, consultez son site.

Et la prochaine fois, promis, ce sera une interview avec le son !!