Dans le mur ou l'enseignement de l'ignorance

Publié le 09 octobre 2008 par Hoplite

Comprends pas cet enthousiasme laudateur invraisemblable autour de ce film documentaire « Entre les murs » du footeux pédagogue enflé Bégaudeau…

Ce film n’est pourtant que le constat clair et clinique du naufrage de l’EN.

C’est le silence des défaites qui aurait du se faire après la sortie de cet œuvre à charge. Notamment dans le camp progressiste Bourdivin grand pourfendeur de la violence symbolique de l’enseignement frontal, de la transmission verticale du savoir et de l’autorité à l’école. Un constat d’échec, ni plus ni moins. Et c’est terrible. Une des dernières scènes du film met en scène une gamine de quatrième en pleurs qui avoue n’avoir rien appris durant son année scolaire. Là est la réalité, la seule. Le reste n’est que spectacle, fausse compassion d’adultes complaisants et incapables d’apprendre quoi que ce soit à des gamins intelligents et conscients de ne pas recevoir ce à quoi ils ont droit, délires pédagogistes à la Mérieu, dont il n’est pas question de nier la sincérité de l’engagement.

Mais tous ces gens, adeptes de Bourdieu et de Freinet, ont fait fausse route et ont devant eux le champ de ruines éducatif promis au plus grand nombre de gamins, lorsqu’ils ne sont pas fils de profs et/ou fils de bourgeois éclairés.

Or, mis à part quelques réserves prudentes et attendues de SOS éducation, Brighelli et autres Michéa, le camp du Bien (Libémonde, Télérama, inrockuptibles, etc.) montre une joie manifeste à célébrer le visage de cette catastrophe… Dont la palme d’or à Cannes est la meilleure illustration. Si encore cette « récompense » était le prélude à une autocritique et une remise en cause de la doxa éducative actuelle faite d’égalitarisme, d’antiracisme, de vivre ensemble, de démagogie à faire vomir une blatte et de faux semblants éducationnels, de renoncement coupable, de nivellement par le bas, de prolétarisation des enfants et des professeurs…

Mais non, c’est un « grand film », une « œuvre sincère et attachante », un « pied de nez aux thuriféraires de l’école de Jules Ferry », etc, etc, etc, ad lib.

Finalement la seule question qui vaille est : pourquoi tous ces gens sincèrement préoccupés par l’éducation de leurs enfants et qui sont conscients de ce désastre, se font – au travers de la destruction méthodique de l’école- les plus fidèles serviteurs de cette société du spectacle et de la marchandise pour laquelle des enfants instruits et cultivés sont une menace sans pareille ?