"L'Erreur est humaine" de Woody Allen : désopilant !

Par Mahee

Je continue dans la série Woody Allen. Voilà quelques semaines déjà que j’ai lu son recueil de nouvelles, L’Erreur est humaine, et que je voulais vous en faire un petit compte-rendu.


Un père qui distribue à tour de bras des pots-de-vin pour que son fils soit admis dans la meilleure école maternelle de Manhattan, un New-Yorkais qui prend un vol pour l’Angleterre afin de s’acheter un costume à odeur ou fonction, un père et le directeur d’une colonie de cinéma qui se battent pour les droits du film tourné par le fils pendant l’été : le cinéaste new-yorkais livre 18 récits déjantés, absurdes et souvent ridicules, dont les dialogues ciselés s’avèrent très amusants !

Voici deux exemples de son style unique, à la fois imagé et sophistiqué :
« Aussi résolus-je d’investir dans un complet taillé sur mesure dès que mes "miles" me permettraient un voyage gratuit en Angleterre. [...] Là je fus dévisagé par un vendeur – ou peut-être s’agissait-il d’une mante religieuse en gabardine – avec l’intérêt distant qu’on porte en bactériologie à un curieux échantillon dans une boîte de Petri. » Extrait de « Tu es au parfum, Sam ? »
« Suggérer que votre équipe de bras cassés se situe au-delà de l’orang-outan dans l’échelle de l’évolution relève de l’hyperbole la plus azimutée. Associés dans une nouvelle aventure ? Vous venez d’avoir un infarctus silencieux ou quoi ? Saviez-vous que votre Knockwurst ne fera plus jamais de montage à Hollywood parce que Henry Fonda a fini par en avoir marre d’apparaître tête en bas à l’écran ? » Extrait des « Jolies colonies de vacances "Coupez !" »
Woody Allen dresse un portrait cynique et désabusé de la "upper-class" américaine et tout particulièrement new-yorkaise. Seul petit regret : ne pas avoir suffisamment varié les genres. Toutes les nouvelles sont ainsi relatées par un narrateur masculin et aisé. Je me suis ainsi un peu lassée, vers le milieu du livre, d’autant plus que les dernières nouvelles devenaient totalement surréalistes (telles que « Sans foi ni matelas » ou « L’Erreur est humaine »). A lire par petits morceaux.