Julio Llamazares, le monde englouti

Publié le 12 octobre 2008 par Cetaitdemainorg
Je viens de découvrir la voix singulière de Julio Llamazares et je sais déjà, avec l'instinct des mots qui sont les miens, que l'auteur de La lenteur des boeufs est un écrivain hors du commun. Julio Llamazares a été marqué dans sa chair et dans son âme par la disparition de son village natal sous les eaux d'un barrage. Sans doute est-ce pour cette raison que l'oubli est le versant de la mémoire qu'il gravit sans cesse, Sisyphe marqué jusqu'au sang par l'implacable lenteur des éléments et de la solitude. " Hay racimos de soledad en tus manos, desposesiones màs antiguas que la sangre. Huyen los anos de tus ojos como bandadas de cometas por las plazas maduras. (Solo quedan los bueyes rumiando su tristeza.) Has conocido, entre gravillas de silencio, el sabor amarillo de mis pasos, el humo indescifrable de las brasas sin tiempo." " Il y a des grappes de solitude dans tes mains, dépossessions plus anciennes que le sang. De tes yeux les années s'enfuient comme bandes de cerfs-volants sur les places mûres. (Seuls restent les boeufs ruminant leur tristesse.) Tu as connu, au milieu de gerbes de silence, la jaune saveur de mes pas, l'indéchiffrable fumée des braises hors du temps. La lenteur des boeufs, suivi de Mémoire de la neige, a été traduit par Bernard Lesfargues aux éditions fédérop. Julio Llamazares est aussi l'auteur de plusieurs romans dont La pluie jaune chez Verdier. Je ne manquerai pas de vous en parler quand je l'aurai lu.