Le temps de la crise

Publié le 13 octobre 2008 par Jcgbb

Toute crise économique annonce des temps malheureux, difficiles, injustes. Autant que les vies les certitudes sont renversées : la tranquille insouciance fait place à la défiance et au doute. Mais, le mot l’indique, toute crise est aussi un moment décisif et même solennel.

C’est le temps du jugement, après le temps de l’action. Paralysie des affaires, hésitation à entreprendre, attente prudente : la pensée et la réflexion retrouvent leurs droits, car c’est le moment de comprendre ce qui s’est passé et d’orienter autrement l’action à venir.

Déjà les discussions enflent sur le libéralisme, la régulation, la responsabilité : étrange période où toutes les certitudes étant comme suspendues il redevient possible de soumettre à examen un système qui se croyait infaillible et des pratiques qui s’estimaient indiscutables.

Entre les deux guerres Husserl évoquait une crise des sciences européennes. En dépit de leur solide efficacité, qu’ont-elles en effet à nous dire contre la guerre et le cours absurde de l’histoire ? Des lois de ce qui est comment tirer ce qu’il importe de choisir ?

C’est à une crise semblable de l’économie que nous assistons de nos jours et qui est aussi une crise du sens. On s’interroge sur les raisons d’une spéculation sans règles, d’une croissance sans bornes, sur la valeur d’un système économique et juridique qui a rendu licites de tels excès.

Après l’action machinale, voici l’instant de la prise de conscience et des initiatives : saisissons l’occasion…