A côté, le Vase de pivoines sur piédouche de Manet fait ressortir la même débauche colorée, anarchique, cachant presque la rigueur calviniste du piédouche noir. Au delà du travail sur la matière, sur lumière et couleurs, c’est l’approche frontale, directe de la réalité qui fascine toujours chez Valérie Belin, sa capacité magique à scruter les choses au delà de leur apparence. Dans l’excellent catalogue, Quentin Bajac parle de “l’enveloppe extérieure d’un monde réduit à des sujets”; on ne saurait mieux dire. C’est au Musée d’Orsay, dans la série Confrontations (qui, si j’ai bien compris, connaît ici son chant du cygne, hélas) jusqu’au 1er Février.
L’autre confrontation, dans les étages, entre Ellsworth Kelly et Cézanne, est moins heureuse, non que les tableaux de l’un et de l’autre ne soient de grande qualité, mais d’une part ils ne sont même pas exposés côte à côte, et d’autre part, le travail de Kelly, aussi épuré soit-il, a bien du mal à affronter la richesse de Cézanne.
Valérie Belin étant représentée par l’ADAGP, la photo sera ôtée du blog à la fin de l’exposition.