Le placard aux "nanars" avenue Montaigne

Publié le 14 octobre 2008 par Paniervolant

Allez donc essayer de porter ne serait-ce
qu'une seule fois, une robe du soir de
haute-couture, vous verrez, vous ne
pourrez plus vous en passer !!!

Vous allez donc certainement me
comprendre, par le fait de cotoyer
tout ce beau monde et ce beau linge
vous vous posez la question : et pourquoi
pas moi ?

Alors, comme je vous l'ai raconté
précédemment, je sortais fréquemment
- il faut bien que jeunesse se passe !! -
à cette époque dans des endroits, on ne
peut plus branchés, où évoluait ce milieu
de la jet-set.

Il m'était donc impensable d'arriver dans
une tenue dite "normale".
 Bon d'accord, j'étais assez douée manuel-
lement pour me confectionner de jolies
tenues, mais pourquoi dépenser toute
cette énergie pour quelque chose d'aussi
éphémère ?
Un jour de trouvais la solution.
Il existait dans la maison de couture, un
endroit magique et merveilleux à mes yeux.
Cet endroit je le considérais un peu comme
la caverne d'Ali Baba. C'était le placard aux
"nanars".
Dans le jargon de la haute-couture, ce mot
signifiait pour moi : trésor.
En fait, au fur et à mesure que l'on passait
aux nouvelles collections, tous les prototypes
de haute-couture qui avaient servis pour les
défilés étaient soldés.
Certains prototypes restaient invendables,
parce-que soit ils ne rentraient pas dans la
normalité commerciale, soit à cause de la
taille et devenaient des "nanars".
C'est là que commençais pour moi, l'aubaine
de pouvoir me trouver des tenues extraor-
dinaires pour mes sorties.
Evidemment, bien que M. Laroche était au
courant et feignait de ne pas l'être, je les
empruntais discrètement, et les remettais
soigneusement dans le fameux placard aux "nanars" après usage.

Il m'arrivait même de trouver des accessoires de luxe pour assortir mes tenues
de soirée. Et bien évidemment je continuais
de m'asperger de ce parfum appelé "Fidji".

Pour les chaussures, je me rendais au stock
"Louis Jourdan" qui se situait à l'époque à
deux pas de la maison de couture, dans la
rue François 1er. Quelle merveille, j'y trouvais de sublimes chaussures de luxe à des prix dérisoires, sinon je me rabattais sur les
soldes de la maison de couture, et je me chaussais en Mancini !!

Je me retrouvais donc recouverte de produits de luxe de la tête aux pieds !!

Finalement, ce job, était l'idéal, car il comblait ma vie professionnelle et ma vie
de jeune femme découvrant le monde.