Sur les routes du Viêtnam

Publié le 14 octobre 2008 par Nacene

Vous êtes nombreux à ne pas pouvoir venir à l'expo (même si vous étiez aussi nombreux au vernissage), et pour cause, la majorité des lecteurs du blog n'est pas en Chine!
Donc je vous mets les photos ci-dessous. ça ne donne pas aussi bien que les vraies (of course), qui font 1m20 de large, mais c'est toujours bon à prendre.
Sinon, j'aimerais la faire voyager cette expo, alors si ça vous intéresse, contacter moi :
nacene(arobase)Ymail.com
enfin, merci pour vos nombreux (et chaleureux) encouragements, ça donne envie de continuer :o)
Enjoy


Sur les Routes du Viêtnam

Des virages serrés, le brouillard, la falaise d’un coté et le précipice de l’autre. Un rappelle que la route que prend le Viêtnam est étroite, et que chaque erreur d’appréciation ou d’exécution sera sanctionnée. « le développement les attend au tournant » pourrait-on dire !
La métamorphose comporte des risques, mais « Le Vietnam a tout le potentiel pour devenir un exemple de réussite dans l'histoire du développement » a annoncé le président de la banque mondiale. J’ai eu tout de même l’impression pendant ce voyage, que s’ils savent profiter des bienfaits du développement, ils sont aussi conscients des risques auxquels ils s’exposent, à l’image de ce vietnamien qui observe le précipice.




Sur la Route de l’Ecole
Peut-on parler de métamorphose sans parler de futur? Le futur du Viêtnam, c’est eux ! je suis toujours frappé par la ressemblance des enfants de pays si différents. Tout le monde ne sera pas d’accord, mais je leur trouve un air commun, qu’ils soient français, maghrébins, canadiens, chinois ou vietnamien. J’ai une photo d’un élève japonais qui faisait une grimace très similaire.
On peut aussi voir sur eux les traces de cette métamorphose qui s’opère en eux et autour d’eux. Le foulard rouge commun, marque d’une société organisée, dotée d’une Règle comme celle qui prévaut dans la vie monastique, et les casquettes, aux designs anarchiques, résolument modernes et tournées vers un occident qu’ils prennent comme modèle.




Dîner de Rue
La cuisine viêtnamienne est une culture qui s’affirme encore, haut et fort. Elle s’exporte même ! N’est-ce pas le propre des cultures qui vont survivre: elles s’imposeront comme universelles ou seront écrasées par celles qui porteront cette prétention. Je sais, mon point de vue n’est pas des plus optimistes, mais l’exemple européen ne me rassure pas : nous avons perdus des centaines de langues en à peine trois siècles! 
Mais la photo reste optimiste (elle). Les couleurs joyeuses des plats, la symbolique du partage et du vivre ensemble, et surtout la douceur de son regard, autant de raisons de garder espoir…








Le long du Mur
Les briques rouges, que ce soit en Chine ou aux Viêtnam, sont pour moi le symbole même de cette métamorphose que connaissent ces deux pays. Elles sont le cocon, la soie rouge d’où sortira peut être un jour le papillon. Je les prends en photo continuellement, puisque c’est cette mutation même qui m’intéresse.  Que va-t-il en sortir ? Que vont devenir ces tours qu’ils plantent un peu partout ? Vont-elles leur boucher la vue ou leur ouvrir de nouveaux horizons ? Vont-elles leur barrer le chemin ou au contraire leur donner de la hauteur…




Le Réveillon du Jeune Tsar
Il y’avait comme une incongruité dans cette scène. Le vendeur de lunettes, installé dans la rue… qui pianotait inlassablement sur son ordinateur portable installé sur la chaise! Comme deux mondes qui se rejoignent, qui se superposent. Cela me rappelle ces savants de l’ancien bloc de l’Est qui se retrouvaient vendeur de légumes ou gardiens d’immeubles, avec leur doctorat en poche ! 
J’aimais aussi la géométrie des lignes verticales, qui vont des lunettes à leur prolongement sur le rideau métallique derrière le vendeur, comme l’envers d’un décor de strass et de paillettes. 









La Possibilité d’une île
Il observe l’île comme on se souvient d’un beau rêve, avec bonheur et nostalgie. Et puis, il y’a toujours ces interrogations : puis-je y aller ? Pourrai-je un jour fouler son sol ? Il y’a bien un pont qui y mène, qui la relie à notre réalité, mais lui-même semble sorti de nulle part, trop haut, impossible à atteindre. 
Et puis toujours cette inscription sur fond rouge « interdit de se baigner », comme si ce rêve était définitivement inaccessible. Alors il reste là, accroupi, à regarder cette île, comme un assoiffé qui admire une oasis, et qui se répète inlassablement que c’est un mirage, assurément…




La Frontière
Elle est là au milieu de la cours, tellement visible, presque outrancière. A gauche la modernité, les congélateurs, le béton sur le sol, le métal du portail, les chaises en plastique et le vélo assurément neuf et coloré. A droite, juste derrière cette frontière, la terre au sol, les portes et les caisses en bois, le chapeau traditionnel accroché dans le coin. Cela aurait pu être une mise en scène de ma part… mais je n’ai pas bougé la moindre poussière !
 
La frontière est dans la cours de la maison, pas dehors, comme si elle faisait parti des personnes mêmes, qu’elle prenait d’abord racine dans leurs identités. Frontière entre leur histoire et leur futur. Frontière entre leur identité héritée et leur identité naissante. Frontière entre leur ancien mode de vie périssant et le nouveau balbutient…

 





Un Bouddhiste en Ville
Il marchait lentement, très lentement dans les rues de nhan thang. Je ne sais si ce sont davantage ses vêtements ou sa démarche qui ont attiré mon œil.
Comme une trace du passé entre les motards, il marche à même la rue, pieds nus, semblant ignorer tout des règles urbaines ou modernes, leurs rites comme leurs rythmes.







Cafouillage quotidien

Des motocyclettes taxi, un poste d’information pour les touristes, un vendeur ambulant, un coiffeur de rue, un passant, autant de scènes de vie qui se croisent ou s’entrechoquent dans les rues d’Hanoi. On aurait dit un tableau avec un ramassis de symboles, et pourtant il n’y a pas de metteur en scène… le hasard (la chance?) les associe aussi bien.  Et toujours ces chocs des cultures, ces deux espaces qui cohabitent au vientam.




En Attendant Mieux
Ils semblaient désoeuvrés, très tôt le matin. Alors me vient de suite la question : pourquoi se lève-t-ils ? L’espoir les anime ? Cherchent-ils un travail ou une école ? 
Les barreaux fermés derrières eux semblent vouloir nous répondre, mais leurs couleur vive permet tous les espoirs. Quelle est la place de la jeunesse dans ce Viêtnam en métamorphose ? De quel avenir rêvent-ils eux-mêmes ?




La Couturière
La nouvelle donne économique du pays ouvre de nouveaux débouchés pour ces jeunes filles. Mais comme le dénonçait Chaplin dans « Les temps modernes », ce que nous construisons est-il vraiment mieux que ce que nous avions ?
Malgré mon intrusion, et le raffut dont je me suis rendu coupable en déplaçant tables et chaises pour me mettre en hauteur et prendre la photo en plongé, une et une seule ouvrière a osé lever la tête pour voir à quoi ressembler l’importun!



et voilà, vous avez fait le tour. laissez moi vos commentaires, vos impressions, vos souvenirs, etc.
bise