“Obama n’est pas un arabe” !

Publié le 14 octobre 2008 par Jlhuss

… Des hauts et débats

L’âne et l’éléphant Par French Fry

L’addition est lourde. Et McCain a les poches vides… Il a choisi Sarah Palin dont il est aujourd’hui certain qu’elle abrite un vide intersidéral entre les deux oreilles. Il est passé à côté de la crise économique, il a manqué ses deux débats. Il est apparu comme moins expérimenté que celui qu’il surnommait « junior » pour rire, il y a encore quelques semaines. Il sort diminué d’une semaine de matraquage pas joli joli contre Obama. Ces attaques montrent le vrai visage de nos « Mavericks » : appels aux réflexes identitaires, plus petit dénominateur commun, religion, race… Tous ses meetings de la semaine commençaient par cette question : « Who is Barack Obama ? » (qui est réellement Barack Obama ?). On a tout entendu, à tel point que McCain s’est même retrouvé dans l’étrange posture de devoir défendre Obama. Devant même arracher le micro des mains d’une intervenante prise en flagrant délit d’insondable bêtise humaine. Voici l’extrait de cette lumineuse intervention qui se passe de commentaires : Obama est-il un arabe ?. D’autres encore semblaient tout droit sorties de la période la plus sombre du McCarthysme : Explosive OBAMA anger at a McCain-Palin rally !

Les stupidités incurables sont allées suffisamment loin pour qu’une célèbre journaliste de CBS tente d’attirer l’attention sur ces dérives (rappelons qu’Obama a été carrément été traité de terroriste, de traître à la nation dans de nombreux meetings républicains) :CB News

Il faut dire que ça va très loin. On ne peut pas imaginer cela en France. Même des représentants officiels s’y sont mis : le président du Parti Républicain de l’état de Virginie dit que Ben Laden et Obama sont « similaires, ils ont tous deux des amis qui s’attaquent au Pentagone… ». Avec une grande finesse, vous savez « celle dont il reste toujours quelque chose », la stratégie McCain-Palin qui consiste à jeter le doute sur le « patriotisme » d’Obama est désormais devenu incontrôlable. Ce qui est justement le principe de cette stratégie : la calomnie virale. Le nom de Barack Obama a été « écorché » sur 300 bulletins de vote par anticipation envoyés cette semaine aux électeurs d’un comté de l’état de New York. En lieu et place du nom du candidat démocrate, on peut lire « Barack Osama »… Cet « incident » couronne salement une semaine assez nauséabonde. Sarah Palin a multiplié les accusations, reprochant notamment à Barack Obama de « fricoter avec les terroristes » - une référence à ses liens supposés avec Williams Ayres, le fondateur du mouvement radical d’extrême-gauche des années 60 Weather Underground, à l’origine de plusieurs attentats à la bombe aux Etats-Unis.  McCain de dire « je m’inquiète, et les Américains devraient s’inquiéter aussi, de savoir quel genre de rapports Barack Obama entretient avec lui (ndlr : William Ayres), et s’il est digne de confiance ou pas. » Très calmement, Barack Obama reconnait avoir fréquenté William Ayres à l’Université de Chicago, où les hommes ont enseigné sans avoir entretenu de lien idéologique. Il a dû fermement condamner les actions commises par Ayres à l’époque où notre Mister Smile n’avait que…8 ans.

Trop élégant, encore trop noir, trop civil, trop pacifiste, un peu africain, trop intelligent : décidément notre héros à toutes les tares… Bientôt on les entendra même dire qu’il a un sens « inapropriate » du rythme ou qu’il fait un stage de fabrication de fromage de brebis en Afghanistan, qu’il a été vu en train d’égorger une tomate dans son jardin… Heureusement, pour une fois, cette stratégie révoltante ne paie pas : McCain creuse son retard de 10 points derrière Obama chez ABC news (chaîne pro-démocrate) et de 4 points même chez Fox (la chaîne pro-républicaine)… Tentant de faire durer le suspens et de profiter de l’aubaine raciale, les journalistes ont levé un nouveau sujet : le « Bradley effect ». Tom Bradley était le maire noir de la ville de Los Angeles au début des années 80. Il a participé à des élections pour devenir Gouverneur de Californie, en 1982, face à un adversaire blanc. Tous les sondages le donnaient grand vainqueur avec une importante longueur d’avance. Contre toute attente, le jour des élections, Tom Bradley est battu. Des études menées avaient alors démontré que les sondés interrogés avant l’élection n’avaient pas osé dire qu’ils ne voteraient pas pour  Bradley… par crainte de paraître raciste…

Voici donc le dernier débat, l’ultime round à ciel ouvert dont le sujet est l’économie… sur fond de remontée de cours d’arguments de fond de tiroir de campagne. Demain, on rase gratis les peurs de monsieur tout le monde.

Allez… encore un peu de courage… Stay tuned !

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