Café-restaurant La Sportive

Par Alain Bagnoud
  

Le vrai café populaire. Depuis toujours. Il abritait nos soirées d'étudiants bien arrosées, puis nous réaccueillait au petit matin, à quatre heures, quand il s'agissait de prolonger encore un peu.
Le patron était à l'époque le gros Héritier de Savièze, qui vendait aussi du vin à l'emporter. Une production de sa famille valaisanne. Prix raisonnables. De quoi tenir les quelques heures entre la fermeture et la réouverture.
L'intérieur n'a presque pas changé depuis. Entrelacs au plafond de fausses poutres sombres, lustres en fer, cloche de vache pendue. Grand bar, photos au mur, longues tablées. Piliers en bois, nappes rouges et jaunes, petits drapeaux suisses en papier et fanions du F.C. Sion.
Très fréquenté. Ça parle fort, ça se cause entre les tables. Les piliers de bar ont le teint brique et la bedaine généreuse. Les dames sont entre deux âges. On feuillette les journaux de boulevard, on boit de la bière ou du rosé. On se sent bien, on est entre nous.
La Sportive, 45 rue de Carouge, Genève