Carnets Noirs “surexposés”

Publié le 20 octobre 2008 par Jlhuss

Les “carnets noirs” d’Yves Bertrand déclenchent une petite tempête dans le monde médiatico-politique, rassurez-vous seulement là. En effet pour la plupart des Français, l’affaire est entendue depuis bien longtemps. Il est bien évident, pour le plus grand nombre, que le chef des renseignements généraux possèdent des fiches sur tout le “monde qui compte” et peut-être même sur les autres, qui sait …un jour.
Une première remarque pour s’étonner de l’étonnement : comment en effet les journalistes et les politiques peuvent-t-ils brutalement découvrir cette police du renseignements, vieille comme le monde?

Yves Bertrand est en poste depuis plus de 20 ans, il a servi sous la gauche, la droite, la droite mélangée à la gauche dans les périodes de cohabitation. Aucune équipe en place n’a jugé bon de le remercier, de le remplacer. Il devait donc remplir parfaitement sa fonction. Sarkozy, lui même fut son “patron” au ministère de l’intérieur, tout comme de Villepin, mais également Vaillant ou Pasqua et d’autres … D’un seul coup les plaintes affluent : Nicolas Sarkozy, Charles Pasqua et Arnaud Montebourg ont annoncé leur intention de le faire, et Lionel Jospin s’en réserve le droit, attendant de voir le contenu. Toujours d’accord pour ce qui concerne les autres, chacun se montre plus réticent sur sa propre “image” !

Il est permis d’être perplèxe devant l’apparente négligence d’un tel professionnel, qui laisse traîner chez lui, presque sur sa table de nuit, ces fameux “carnets noirs explosifs”. Le sont-ils d’ailleurs? Il y a une certaine similitude avec les notes du général Rondo retrouvées, bien en vue sur son ordinateur, et publiées.  Les cahiers ont été saisis au domicile de M.Bertrand, en marge de l’affaire Clearstream,  des extraits ont été publiés dans Le Point.
Personne ne fera croire que ces grands professionnels du renseignements ont pêché par négligence. Si ce n’est pas le cas, et ce n’est pas le cas, il nous reste à supputer sur le pourquoi? Laissons chacun vagabonder au grès de ses fantasmes, mais soyons certains que le “crime” profitera aux uns pour nuire à d’autres.
Une dernière réflexion mérite examen. C’est une fois saisis et dans les mains de la justice, que ces “carnets” ont été mis sur la place publique et répandus dans la presse : la question du secret de l’instruction, en fait inexistant, est une fois de plus posée. A moins … à moins que … le passage par ce “sas” judiciaire soit nécessaire pour assurer une publication moins dangereuse pour le rédacteur des “carnets”. Le service attendu est ainsi rendu mais dans des circonstances permettant à l’auteur de se retourner, scandalisé, vers les responsables de la fuite, de porter plainte et de sortir par la grande porte. Yves Bertrand l’affirme: il ne restera pas “les bras croisés” face à la pluie de reproches qui s’abat sur sa personne. L’ancien patron des Renseignements généraux (RG) tient à se poser “en victime”. CQFD.

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