Besson/Sarkozy 2012 : la désillusion numérique

Publié le 20 octobre 2008 par Pguillery

Christophe Ginisty était ce matin à l'Elysée, avec le "tout numérique" français, pour écouter le président Sarkozy exprimer sa vision du numérique pour la France. Mais, bon, le président avait autre chose à faire, il n'a pas trouvé dix minutes pour quitter son bureau. Donc, c'est Besson qui s'y est collé. Lire le compte-rendu (navré) de Christophe.

Deux axes de conclusions, après avoir lu ce témoignage utile, et parcouru le (résumé du) document produit (France Numérique 2012) par Besson :

1) On voit l'importance que Sarkozy accorde au "moment présent", à l'"être dans l'action". Il se remue, virevolte, quitte à laisser tomber au dernier moment les gens qui comptaient sur lui, et qui parlent d'enjeux forts pour l'avenir. Aujourd'hui le numérique, il y a quelques jours les apprentis à Bercy. Quelle vision ce type a-t'il de l'avenir du pays? Je me demande toujours.

2) Sur le rapport, trois choses :

a) j'ai lu avec un effarement croissant la création de trois nouveaux "bidules" technocratiques de plus pour encadrer le numérique (un 'conseil national', une 'délégation nationale' et un 'conseil des systèmes d'information'...). On sait ce que ça veut dire quand on créé une commission, mais alors trois...

b) un autre bidule moins idiot, mais tout aussi redondant : le 'répertoire des œuvres numériques protégées.' Parce que le Bibliothèque Nationale ne peut pas faire ça, répertorier..?

c) en positif : la généralisation du certificat électronique. Pour avoir travaillé sur le sujet pour la direction de La Poste (à propos de CertiNomis), je suis convaincu que cette généralisation peut enclencher une dynamique vertueuse. Le genre de chose qui passe inaperçue (faut que le sujet est bien ennuyeux) mais qui peut amener beaucoup de gens "à faire confiance" à l'électronique.

A part ça, Besson et.al. "encouragent dans tous les sens" mais rien d'autre et parlent beaucoup. Aucune incitation fiscale pour aider ceux qui n'ont pas d'ordinateur à s'en procurer, par exemple, rien pour le haut-débit partout (sans en demander plus).

L'éléphant qui accouche d'une souris. Enfin, Besson n'est pas un éléphant, et Sarkozy n'est même pas venu...