Les cafes chantants

Par Bernard Vassor

PAR BERNARD VASSOR

Avant les café-concerts, il y eut des cafés chantants en plein air, devant des kiosques à musique tenus par des cabaretiers. L'entrée était gratuite, mais un verre d'eau sucrée coûtait deux francs aux Champs-Elysées , et il fallait renouveler les consommations à l'Alcazar d'été ou aux Ambassadeurs. Il y en avait pour tout le monde, vous pouviez entendre un ténor bossu ( avec une vrai bosse qu'il pouvait dévoiler à la demande), une chanteuse mauresque, ainsi nommée parce qu'elle est née à la Martinique, vêtue d'habits chinois !!!, un comique normand, le quadrille des clodoches,des clowns en caleçon rouge avec un maillot blanc,des ballerines comme à l'Opéra, et surtout les tyroliennes en véritable habits tyroliens. Les succès du moment en 1860 sont : "Les pompiers de Nanterre, le Sire de Framboisy, Ohé ! les p'tits agneaux, la chanson du Sapeur, j'ai le nez qui r'mue et le doigt de pied qui m'chatouille. Un public élégant ne craint pas d'assister à ces spectacles où Thérésa obtient un véritable triomphe. Depuis quelques temps, grâce à un procès retentissant intenté par un auteur Ernest Bourget, les cafés chantants paient des droits d'auteur à une Association des auteirs et compositeurs créés pour l'occasion.