Rome : 2.09 Le voyage à Alexandrie

Publié le 22 octobre 2008 par Tao

Ellipse assez important entre cet épisode et le précédent. De quoi mettre en place les derniers enjeux de la série et exacerber encore plus les esprits des différents personnages. On assiste ainsi à un long prologue nous présentant les différents changements avant la confrontation finale entre Octave et Marc Antoine lors du dernier épisode.

Marc Antoine vit une vie de débauche en Egypte aux côtés de l’envoûtante Cléopâtre alors que Rome souffre d’une pénurie de blé. Mais peu importe si la plèbe meurt de faim car comme le dit Attia, elle n’a pas faim, elle. Cette famine qui gronde est avant tout une opportunité idéale pour Octave. Le peuple adore toujours Marc Antoine et s’il veut lui déclarer la guerre, Octave doit avoir ce peuple derrière lui. Il envoie ainsi sa mère et sa sœur en Egypte en se sachant gagnant sur les deux tableaux. Antoine accepte sa requête et il gagne ainsi du temps en consolant le peuple avec un peu de pain ou Antoine rejette sa demande et là il aura une occasion de lui déclarer la guerre. Et une guerre c’est exactement ce que recherche Marc Antoine qui s’ennuie. Tout le monde est finalement gagnant sauf Attia qui se voit balayée de la vie d’Antoine comme une vieille chaussette. Voir Attia à ce point vulnérable est assez touchant. Elle s’est toujours montrée forte et digne donc la voir craquer est vraiment un grand moment car elle a au fond perdu ce à quoi elle tenait le plus au monde, à savoir l’amour de son amant. Maintenant Antoine est pas mal manipulé par Cléopâtre et leur relation est subtilement mise en scène. Amusant aussi de voir comment le crieur public manipule la foule en parlant de Marc Antoine comme un dépravé se maquillant comme une prostituée et ayant trahi Rome. Une scène faisant évidemment écho à la politique moderne où rien n’a changé depuis l’époque. Il est ainsi plus facile de salir son adversaire afin de se mettre soit même en valeur. N’est ce pas, John McCain ?

Je dois aussi souligner tout l’humour de la simulation de la chasse du cerf où un pauvre esclave joue le rôle de l’animal et crie à chaque flèche de Cléopâtre lancée dans toute la pièce pour au final trouver sa cible sous les applaudissements des convives. Ça a quelque chose d’assez choquant mais à l’époque c’était parfaitement naturel de tuer des esclaves qui ne sont pas vraiment des hommes. Un rappel des conditions de vie des esclaves dont les maîtres ont droit de vie ou mort sur eux.

Après Antoine, un autre qui a le goût pour le sado maso c’est Octave, comme quoi les deux hommes ne sont finalement pas si différents. Pour la première fois, on voit le jeune homme copuler sauvagement avec son épouse et il se laisse même aller au plaisir de la suffocation dans une scène assez hallucinante je dois dire. D’ailleurs quand Attia le gifle de retour d’Egypte, on sent clairement qu’il aime cela. Amusant car si on se rappelle bien, il avait reçu sa première vraie correction de la part de Marc Antoine lui même. Comme quoi tout est lié avec beaucoup de subtilité.

Pullo n’est pas en reste car si on l’avait quitté pleurant Eirene, on le retrouve assez logiquement en couple avec Gaia. Leur couple fonctionne bien car ils sont finalement assez semblables mais visiblement Pullo est maudit. Il n’a pas droit au bonheur si ce n’est quand il repense avec nostalgie à son ami Vorenus. Ainsi Gaia meurt et carrément de ses mains car elle lui avoue sa responsabilité dans la mort d’Eirene sur son lit de mort. On voit également un Pullo très complice avec les enfants de Vorenus et particulièrement avec le petit Lucius qui est déjà un vrai petit guerrier prêt à aller se battre sur le champ de bataille. Un champ de bataille que Pullo rejoindra bien vite. Vorenus, lui, tente toujours de vivre avec ses propres démons et à défaut d’éduquer ses propres enfants, il passe du temps avec le fils de César… ou le fils de Pullo. Le fils de Cléopâtre lui posant sans arrêt des questions sur son père pendant qu’ils jouent à un jeu qui n’est pas sans rappeler le futur base-ball. Vorenus semble d’ailleurs bien embêté de devoir répondre à ses questions et vu la façon dont il en parle il pourrait aussi bien parler de César que de Pullo. Heureusement pour Cléo, les tests en paternité et autres ADN ne sont pas encore monnaie courante à l’époque.

Et comme je le pensais, Octave compte sur l’amitié entre Pullo et Vorenus afin d’éviter un bain de sang. Je l’avais dit dans le précédent article, on voyait arriver cette possibilité mais c’est logique d’en arriver là. Pullo et Vorenus ayant toujours été au centre de l’histoire de la série. Après avoir mis tous ses différents éléments en place, l’épisode se referme afin d’ouvrir sur un tout autre chapitre qui nous laisse augurer un final grandiose.