Zyed et Bouna , 3 ans déjà et l'affaire n'est pas jugée...

Publié le 27 octobre 2008 par Torapamavoa Torapamavoa Nicolas @torapamavoa
Clichy-sous-Bois: hommage rendu à Zyed Benna et Bouna Traoré, morts il y a 3 ans
il y a 9 mins
AFP
Deux cents personnes se sont rassemblées lundi à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) en hommage à Zyed Benna et Bouna Traoré, morts il y a trois ans jour pour jour dans un transformateur électrique, a constaté une journaliste de l'AFP.

Le maire PS de la ville, Claude Dillain, les parents des deux jeunes et leurs avocats, les représentants de l'association Au-delà des mots (ADM) et du collectif AC-le-Feu ont déposé des gerbes de fleurs devant la stèle érigée en 2006 devant le collège Robert-Doisneau où ils étaient scolarisés.
Une minute de silence empreinte d'émotion a été observée par les participants, dont de nombreux jeunes Clichois rassemblés derrière une banderole "Bouna et Zyed, morts pour rien".
Muhittin Altun, qui avait été grièvement brûlé dans le transformateur où il s'était réfugié avec ses camarades pour échapper à la police, n'était pas présent.
"Aujourd'hui, ce qui est prioritaire c'est que nous tous nous réaffirmions notre solidarité avec les familles touchées par ce drame", a déclaré M. Dillain.
Il s'est aussi dit "solidaire avec les familles quand elles demandent justice". "Nous avons toujours dit qu'il faut faire confiance à la justice, mais pour alléger la peine des familles il faut que justice soit faite et qu'elle soit faite dans un délai raisonnable", a-t-il affirmé.
A l'issue de la cérémonie, les avocats des familles, Mes Jean-Pierre Mignard et Emmanuel Tordjman, ont tenu une conférence de presse avec les pères des deux adolescents pour protester contre la lenteur de la justice.
Deux policiers ont été mis en examen en février 2007 pour non-assistance à personne en danger. Le dossier qui avait été clos il y a 20 mois par le juge Olivier Géron a été "rouvert" par une juge qui l'a repris. Elle devrait organiser le 7 novembre prochain un nouveau transport sur les lieux.
Me Mignard a indiqué ne pas voir l'"intérêt" de ce nouvel acte et a reproché à la juge de ne pas avoir réuni les parties pour en expliquer la nécessité.
Il a dénoncé une justice "à deux vitesses" et une "mauvaise volonté (...) de faire venir l'affaire à l'audience". "Quand des jeunes commettent des effractions, ils sont lourdement et rapidement réprimés. Là il faut énormément de temps pour que justice se fasse", a-t-il déploré.
D'après une source judiciaire, la juge souhaite lever des interrogations sur "l'emplacement précis du survivant" sur le site dangereux, après une expertise médicale contradictoire versée au dossier en 2008.
L'association AC-le-feu appelle à un rassemblement sur le parvis du tribunal de grande instance de Bobigny à 14H00 pour "exiger des explications des autorités judiciaires" et dénoncer une "justice de classe'.