Half Nelson

Par Ffred

Un film de Ryan Fleck avec Ryan Gosling, Shareeka Epps, Anthony Mackie, Tina Holmes

Drame, USA, 1h46mns

Sortie en salles le 18 juillet 2007 (France), le 11 août 2006 (USA)

Ma note : ***

Synopsis

Brillant professeur dans un lycée de Brooklyn, Dan Dunne enseigne avec passion à des adolescents en difficulté.
Cependant dans sa vie privée, Dan est au bord du gouffre, il s'enfonce chaque jour un peu plus dans le désespoir et la drogue. Un jour après les cours, Drey l'une de ses jeunes élèves surprend son professeur en train de fumer du crack.
En dépit de leur différence d'âge et de situation, leurs destins se croisent à un moment crucial de leur existence, où tout peut encore basculer d'un côté comme de l'autre.

Critique

Un an après sa sortie américaine et l'avalanche de prix qui lui est tombé dessus, Half Nelson, film indépendant US arrive en France. La nomination de l'acteur principal aux derniers Oscars  ayant attisé ma curiosité, je désespérais qu'il ne sorte un jour ici. Mais voilà qui est fait.

Le récit est en fait l'histoire croisée de deux personnages, un professeur d'histoire et sa jeune élève de 13 ans, en proie à des problèmes personnels et familiaux différents, mais qui vont se trouver pour s'aider mutuellement pour ainsi mieux s'aider eux-mêmes.

Le scénario à quatre mains du réalisateur Ryan Fleck et sa co-scénariste Anna Boden, est très bien écrit. Le contour psychologique des personnages est bien défini. On arrive à ressentir leur détresse et leur mal de vivre, et pourquoi ils agissent ainsi, tout en gardant un mystère ou un certain flou sur leur passé et leurs histoires. Ce genre de sujet aurait pu apporter de la violence mais il n'en est rien. Tout est finement présenté avec douceur et humanité. Si une certaine noirceur parcourt malgré tout le film, l'espoir est toujours là. A s'entraider le prof et l'élève vont finalement s'aider eux-mêmes  sans s'en apercevoir et peut être arriver à se sauver. Pour les suivre, la caméra à l'épaule du metteur en scène est au plus près des visages et toujours à l'écoute des personnages sans les juger. Les clichés ont été évités, tout comme le mélo larmoyant. L'image au grain plutôt sale et sombre contribue à l'ambiance si particulière du récit. Quelques longeurs n'arrivent pas à gâcher l'ensemble bien que parfois on ne soit pas loin de l'ennui, mais cela ne dure jamais très lontemps.

 

Ryan Gosling tient tout le film sur ses épaules et le traverse avec une grâce et un charisme étonnant. Il n'a jamais été aussi bon et cela promet pour l'avenir. La nomination aux Oscars n'était donc pas volée. La jeune Shareeka Epps est, elle aussi, étonnante. Un mélange de gravité adulte et d'insoucience enfantine. Une magnifique prestation pour une actrice aussi jeune,  à suivre dans les années à venir.

Half Nelson est un film sensible et attachant, très différent de ce qui a pu être fait sur des thèmes similaires. Une histoire puissante et bouleversante, sobre et profonde. A éviter tout de même un jour de grosse déprime !