The cure : 4:13 dream

Publié le 26 octobre 2008 par Devotionall
     CD OF THE WEEK

Chaque lundi, l'album le plus attendu de la semaine, ou le meilleur, c'est au choix. A vingt euros le cd, autant savoir ce qui vous attend...

THE CURE : 4:13 DREAM



Pour moi, il existe trois grandes orientations chez les CURE. Ma préférée, c’est le coté enragé, menaçant, la tension qui monte des guitares acérées. Comme sur One hundred years, ou encore Disintegration. Les Cure c’est aussi l’aspect mélancolique, dépressif, autarcique, de titres brillants comme Faith, The same deep water as you, ou encore Lullaby. Et puis c’est pour finir la pop légère et sautillante, celle qu’on découvre sur In between days, Close to me, ou bien Charlotte sometimes. A la sortie de chaque album, la question est donc : dans quelle catégorie faudra t’il aller chercher pour trouver la bande à Robert Smith ? Très souvent, c’est lorsque Bob a joué la carte du pot pourri ( les albums Wild mood swings ou le Kiss me kiss me kiss me… ) que les déceptions ont été les plus patentes. Confirmation, again, avec ce nouveau 4 :13 DREAM, qui fut longtemps attendu, avec fébrilité, par tous les amoureux du groupe, dont je fais décidément partie. Hélas, le résultat est bien maigre et nous laisse sur notre faim. Aucune grande envolée lyrique, pas assez pêchu pour donner envie d’en découdre, pas assez jouissif pour prétendre racoler les charts. Un album creux qui sent la panne d’inspiration, avec un nombre conséquent de redites et de titres anecdotiques.

Pour le coup, j’en suis encore tout retourné ! Pourtant, j’aurais du m’y attendre, tant les quatre singles furent inutiles et redondants. « The only one » ? Sans relief, une bulle de savon qui éclate à la première écoute. « Freakshow » ? Une piètre tentative post punk qui ne me convainc pas du tout. « Sleep when I’m dead » ? Un chouilla meilleur, le refrain est au moins un peu plus accrocheur, mais ça rien non plus de renversant. « The perfect boy » ? Soyons sérieux, à peine digne d’une B ou C side du passé des Cure. Cela fait déjà un tiers de l’album, et c’est quasi à jeter. Heureusement que nous avons aussi un peu de matière dans « Underneath the stars », une intro correcte, dans la tradition grandiloquente des ouvertures à la Cure, sans être bien sur la meilleure du genre. Ou bien « Scream », qui prend de surprise l’auditeur dans sa volonté de fausser la piste, d’être brouillon et rebelle, brut et aspre, cousin lointain du grand « Forever » qui concluait les concerts d’autrefois. « It’s over » est aussi assez plaisant, une fin toute en énergie, un titre tonique qui contraste avec les conclusions neurasthéniques d’autres albums. Inversement, que de tristesse et d’ennui dans des morceaux comme « Siren song » ou bien « Reasons why », comme si Robert Smith, dans un désir idiot de s’auto parodier, avait décidé de singer ses heures de gloire en les reproduisant sans conviction, comme un vulgaire tâcheron abattant son boulot sans talent ni envie. La flamme, l’âme, voilà ce qui fait défaut à tout ce nouveau disque. On a du mal à y croire, quand les artistes eux-mêmes n’y croient plus forcément. Je réécoute Disintegration ( l’album ) ou bien Pornography, et je sens tout le poids des ans et de la nostalgie qui devient presque insupportable : mes Cure à moi ont une noirceur étincelante, pas ce gris cassé qui les rend si transparent. La fin d’un mythe ? (5/10)

 
Un mauvais cru pour les CURE