HARA KIRI : Le best of

Publié le 28 octobre 2008 par Devotionall

VU SUR LE NET (Malheureusement)

Le best of de la revue HARA-KIRI
Chaque mercredi, le pire du pire est sur le net. On a lu pour vous, on en reparle ici.

Septembre 1960, dessin de Fred en couverture, premier numéro d'Hara-Kiri, "Journal bête et méchant". A la barre, le professeur Choron (Georges Bernier) et François Cavanna. Deux fils de prolos que rien ne rapproche. En fait, si, l'universelle moquerie et le sens du recrutement : Fred, Cabu, Topor, Wolinski, Gébé, et bientôt Reiser, tous dynamiteurs d'images. Chenz, pour la création et le montage photo. Et encore : Siné, Jean-Christophe Averty (artiste de télévision), Francis Blanche, Romain Bouteille (phénomène aussi inspiré qu'Einstein et Coluche ensemble), Coluche, justement. Bitextuels - dessins et écrits : Fournier, Copi, Cavanna. Le propos est loin d'être toujours subtil, mais comme ils le font tout de suite remarquer 
"le cul, ça fait vendre".

L'éditeur Hoëbeke publie, en 320 pages grand format, un condensé d'Hara-Kiri (1960-1985), sous-titré "Les belles images". Préface de Delfeil de Ton, lequel raconte tous les mercredis dans Siné-Hebdo (gros succès du moment), sa "véritable histoire d'Hara-Kiri Hebdo". Stéphane Mazurier se fait l'historien de l'épopée, procès, interdictions et saisies compris. Epilogue de Michèle Bernier (fille de Choron). Et une avalanche d'images irrésistibles, fiches cuisine, fiches bricolage, art pompier revu et visité, fausses pubs que copie la vraie pub d'aujourd'hui non sans honte, dérision de l'esprit polisson qui tenait lieu d'érotisme. Sans compter les planches de dessins (Berck par Gébé, les saynètes de Copi...). Le tout scandé de textes aussi stricts que rapides de Cavanna. Bref, un florilège de décalage.
Tout le monde aimait Hara-Kiri ? Erreur, c'est aujourd'hui que le journal fait recette chez tout le monde, ou presque ! Tout le monde détestait : les clergés, les prudents, les ligues de vertu, les parents d'élèves, les élèves moyens, le grand pouvoir central, la bourgeoisie sclérosée... Un programme, une ligne éditoriale disparue aujourd'hui, dans une époque où plus rien ne choque vraiment, où le sexe et la bétise, où l'argent facile et le mauvais goût qui se pren au sérieux ont envahi les ondes, la tv, les journeaux, le mode de vivre et de penser de toute notre société. Ce que HK faisait avec irrévérence et humour caustique, les grand médias le font de nos jours le plus sérieusement du monde, et en plus ça rapporte gros, toujours plus gros.  Comme le dit un lecteur qui a écrit alors ce slogan:  "Non seulement vous êtes bêtes, mais en plus, vous êtes bêtes et méchants." ça résume bien le tout, non? HK fut donc vraiment le grand précurseur de TF1, M6, et de toute notre pensée consensuelle. Quel héritage...


La subtilité de Hara Kiri, son humour corrosif...