Signe extérieur de pétasserie

Publié le 30 octobre 2008 par Pinklady

Le hasard fait parfois bien les choses. Hier soir, en sortant du boulot, je pénètre dans le métro et qui vois-je, assis sur un strapontin ? Une jeune fille en train de jouer avec son iPhone d’un air concentré. Mais, cherry on the cake, elle avait un gros casque de walkman qui criait à la rame entière : « HE REGARDE MON IPHONE, JE SUIS HYPE ! ». Parce qu’en tant que bonne pétassista, elle ne regardait personne, arborant un air hautain.


Je me rends compte que je dois énormément progresser sur les signes ostensibles de pétasserie. Quand j’écoute de la musique en public (ce qui n’arrive globalement jamais vu que je suis obligée de mettre le son à fond dans le métro et que ça me fait peur pour mes tympans. Même si j’aime bien marcher sur de la musique de pouffe pour faire comme si j’étais une héroïne de film ou de clip. Ca va bien dans ma tête, oui, merci), j’ai les écouteurs de base, ceux qui se glissent dans l’oreille. D’ailleurs, à ce propos, je tiens à dire que je suis farouchement opposée à ceux qui ont le bout de plastique qui rentre dans le conduit auditif comme des boules Quiès. Ca glisse, ça fait mal et franchement, c’est quand même un peu crade. Même si  je me lave les oreilles.
Etre pétassista, c’est un étalage. Dès qu’on est dans le métro, on sort son iPhone/blackberry ou assimilé, on visse son gros casque sur la tête et d’un air affairé, on tapote l’écran tactile, notre sac coûtant un smic négligemment accroché à notre bras. En gros, pour être une pétassista digne de ce nom, faut quelques basiques et en user et en abuser. Ca peut être le sac, l’étole ou le foulard, les chaussures, à la limite le manteau mais attention, n’investissez pas n’importe comment. Par exemple, un pantalon noir de marque ne sautera pas de suite aux yeux alors qu’un it bag si. D’autant qu’en hiver, les fringues ne se voient guères puisque sous le manteau fermé.
Il faut donc de l’ostensible, du reconnaissable puisqu’il est hors de question de coller l’étiquette de sa fringue over fashion sous le nez des gens, c’est d’un vulgaire. Car la pétassista est classe, elle ne signale pas sa hypitude, elle fait en sorte qu’on la remarque. C’est la différence majeure entre la pétassista et la pouffiassista. La pouffiassista dira : « t’as vu, je viens de m’acheter le glossy Bayswater de Mulberry ! » alors que la pétassista s’entendra dire : « oh mais quelle est cette merveille à ton bras ? N’est-ce pas le Bayswater de Mulberry ? Oh il est magnifique, je le veux ! ». La différence peut paraître faible mais elle est totalement essentielle.
Alors pour cette saison 2 de mes aventures (comme j’me la pète), nous verrons comment étaler ses it trucs de pétassista sans avoir l’air de vouloir en foutre plein la vue aux autres. Et je vous jure que c’est pas facile. La preuve, un an après, je suis toujours une wannabe et je suis totalement incapable de reconnaître un Balenciaga d’un Chloé ou d’un Jimmy Choo si c’est pas écrit dessus. La voie de la pétasserie est longue.