Escapade en Bourgogne

Publié le 03 novembre 2008 par Lacuisinedefabrice

Nouvelle ou pas, je suis un Bourguignon né à Dijon, très sensible à mes racines familiales. Les aléas de la vie ne m’ont laissé que 10 années sur ces terres et j’éprouve un immense plaisir à chaque fois que je visite ma famille. Lors de ce dernier week-end, j’ai exploré la région de l’Auxois.

Petite parenthèse sur la région : le duché de Bourgogne, avec Dijon pour capitale, a connu son apogée entre le 9ème et le 16ème siècle. Il est longtemps resté indépendant et puissant, englobant la Bourgogne, la Lorraine, le Luxembourg, l’Artois, la Flandre et une partie de la Hollande. Les dynasties capétiennes et valois (Philippe Le Hardi, Jean Sans Peur, Philippe le Bon et Charles le Téméraire) ont régnées et procurées le prestige du royaume jusqu’à la mort de Charles le Téméraire. En 1477, Louis XI annexe le duché au domaine royal. L’architecture et l’art évoquent les conquêtes et l’histoire du duché. Il n’est plus nécessaire de présenter les domaines vinicoles,les pâturages du charolais et de la bresse. C’est aussi les premiers ordres religieux avec Saint Benoît et les bénédictins (Cluny), Saint Bernard et les cisterciens (Cîteaux, Fontenay et Clairveaux). Dans notre histoire contemporaine, il y a une tradition métallurgique au Creusot (les cocottes) et à Selongey, SEB (société d’emboutissage de bourgogne) qui a fabriqué ses premières sauteuses en 1857.

Pour commencer le week-end :

Ballades dans les ruelles de Semur en Auxois, cité médiévale et fortifié fondée en 606 après J.C sur un rocher de granit rose. Au 14ème siècle, la cité retranchée derrière ses remparts et ses 18 tours était un lieu redoutable et imprenable du duché de Bourgogne. Au centre, se tient la collégiale Notre Dame (14ème – 16ème siècle).

Déjeuner dans un petit bistrot bourguignon, avec en entrée du jambon persillé, suivi de poulet au maroilles. Avant de partir, détour par la biscuiterie Mistral, pour acheter quelques madeleines et sablées.

La route nous fait traversé Montbard, avant d’arriver à l’abbaye de Fontenay.

Elle a été fondée en 1118 par Saint-Bernard, abbé de Clairveaux et connut une grande prospérité jusqu’au 16ème siècle. Elle a péréclité sous le régime de la commende, puis vendu à la révolution et transformé en papeterie. L’usine a fonctionné jusqu’au début du 20ème siècle et a permis de sauvegardé les bâtiments, contrairement à d’autre abbayes, détruites, incendiées ou tout simplement tombées en ruine. Une famille de banquier, propriétaire depuis 1906 arestitué à Fontenay son aspect initial. L’église, le cloître, la salle capitulaire, le scriptorium, le chauffoir, le dortoir et la forge permettent de découvrir les lieux et d’imaginer la vie cistercienne.

En fin d’après midi, retour sur Dijon, pour déguster quelques chocolats chez les maîtres chocolatiers.Après une petite pause, il est de temps de gagner la route des vins, pour un dîner gastronomique au Clos de Roy, à Chenôve. La cuisine est au goût du jour, avec quelques notes régionales. La présentation est raffinée. Les saveurs invitent à l’évasion et permettent de déguster les crus de la région.

Après un déjeuner dominical et familial, composé de spécialités régionales, œufs en meurette, escargots et pintade de Bresse aux légumes, il est nécessaire de faire une ballade et de fouler les parcelles de Morey Saint Denis, village de la "Route des Grands Crus". Dans les chemins de vignes, à l’approche des cabottes, cabanes en pierre des vignerons, je retrouve les parfums et les souvenirs de mon enfance.

Il est déjà l’heure de reprendre la route avec quelques confitures, des conserves, des terrines et des chocolats. Bientôt le guide des bonnes adresses à Dijon et sa région.