Collocation

Publié le 19 mars 2008 par Chez
J'ai bien reçu, chère amie, votre mail. le fait que vous ayez cru bon de ne proposer qu'à moi-même et à votre ami inconnu de moi se cachant sous le pseudonyme délicieux d"undisclosed recipient" d'être votre colocataire me comble d'aise et de joie.
S'il est un plaisir auquel je n'ai jamais goûté, c'est celui de la collocation, sauf à excepter certaines périodes avec certaines personnes qui ne vivaient plus avec moi que par habitude.
J'adorerais être votre colocataire, mademoiselle. Déjà et bien sûr, parce que je ne suis pas assez sot pour ne pas savoir qu'un des principaux avantages de la collocation, lorsque l'on n'est pas du même sexe et plutôt hétérosexuel, c'est d'offrir des potentialités de plaisir à la carte.
Avant que d'aller plus en avant, je me dois tout de même de vous dire qu'il me faut, hélas, refuser votre proposition. Je ne suis pas libre et, quand bien même je le serais, je doute que la cohabitation, une semaine sur deux, avec des enfants de 8 ans et bientôt 6, vous enchante.
Je me trompe peut-être complètement.
Mais sinon, oui, bien que vous connaissant si peu, j'avoue que l'idée de partager un bel appartement avec vous et d'autres me comblerait sans doute de joie. Déjà parce qu'il est agréable de ne pas vivre seul, mais en compagnie des humains, surtout quand ils sont agréables à regarder et à entendre. Et puis, aussi, parce que je nous visualise, bons amis, vous un peu pompette et moi vous ramenant d'autorité à la maison. Quelle belle brochette nous ferions, ne trouvez-vous pas?
Je visualise les petits cadeaux que chacun ne manquerait pas de trouver, régulièrement, sous son oreiller. Un disque, un livre, une paire de chaussettes pour remplacer les trouées portées déjà trois fois, des boules Quiès (pour dire "ce soir, je vais crier fort parce que mon loup vient dormir. pardon. bisous. kikou.lol")
Ah, la belle petite vie de cocagne, comme chantait Jeanne Moreau.
Las, mademoiselle, vous m'avez connu trop vieux.
Ou peut-être est-ce moi qui vous connaît trop jeune.
Bien à vous,
Chez