Interview de Jean-Jacques Chagnaud

Par Manuel Picaud
Réfugié en Bretagne, Jean-Jacques Chagnaud(photo © Chagnaud pour Auracan.com)a trouvé un cadre vert et lumineux pour exercer un métier dans lequel il excelle. Coloriste de bande dessinée depuis 35 ans, il est très rare qu’il prenne la parole. L’homme préfère s’exprimer par la couleur. Recordman de la profession, Jean-Jacques Chagnaud a mis en couleurs des centaines d’albums et d’histoires, plus de 100 séries, plus de 300 albums, sans compter les histoires dans les magazines BD notamment Pif Gadget. Par amitié pour Éric Stalner et pourAuracan.com, il a accepté de répondre à nos questions. Découverte du coloriste le plus prisé de la bande dessinée. En voici un court extrait.

L’outil informatique est-il un progrès par rapport à la méthode traditionnelle ?
Franchement non. C'est un outil différent, c'est tout. Je pense que c'est surtout un progrès pour les éditeurs. Ils font de réelles économies qu’évidemment ils ne répercutent pas aux coloristes. Ça fait des années qu’ils n’augmentent pas leurs tarifs. Ils sont rares à accepter de donner des droits d’auteurs aux coloristes – j’ai cette chance. Et ils vont jusqu’à sous-traiter les couleurs en Corée. Parfois, l’effet de la mise en couleurs informatique est indigeste. Parfois, le résultat est très bon.


Voyageur cycle Futur T4, extrait de la planche 44
couleurs Jean-Jacques Chagnaud © Stalner - Boisserie / Glénat

Pouvez-vous nous livrer un petit secret de fabrication de vos ciels ?

Je travaille sur des photos du ciel de ma Bretagne, juste au-dessus de ma tête. Je ne vois pas pourquoi je devrais peindre des nuages alors qu’il y en a de si beaux dans le ciel breton. Je joue sur les perspectives, superpose plusieurs photos, joue avec le nombre de nuages, m’adapte par rapport au dessin de l’auteur.