Attentat de Damas : Fatah al Islam accusé

Publié le 07 novembre 2008 par Delphineminoui1974

(photo : Les aveux télévisés de Ouafa Abssi, présentée comme la fille de Chaker al-Abssi, la "tête" de Fatah al Islam).

La télévision syrienne a diffusé hier soir les interrogatoires d'une dizaine de responsables présumés de l'attentat meurtrier du 27 septembre à Damas, et qui appartiennent au groupe radical sunnite Fatah al-Islam.


Parmi eux, une personne présentée comme "le responsable de la sécurité de Fatah al-Islam en Syrie", Abdel Baqi al-Hussein, a affirmé que l'objectif de cet attentat était de "nuire au régime syrien".


Le groupe avait également l'intention, selon les aveux de ces personnes, d'attaquer, toujours en Syrie, des diplomates (italiens et britanniques), des voitures transportant des agents de sécurité ainsi que la Banque centrale.

Parmi les personnes interrogées par la télévision syrienne - et dont les propos sont repris, ce matin, dans la presse libanaise - figurait également une femme voilée de noir, Ouafa Abssi, présentée comme étant la fille de Chaker al-Abssi, un ressortissant jordanien d'origine palestinienne qui dirige Fatah al Islam.


Composée de combattants libanais, palestiniens et d'autres nationalités arabes, et accusée d'être liée à Al Qaeda, cette organisation s'était fait connaître à la fin 2006 après s'être infiltrée dans le camp de Nahr el Bared, proche de la ville de Tripoli et de la frontière syrienne. Au cours de l'été 2007, de violents combats les avaient opposés à l'armée libanaise.


Au cour de ses aveux, Ouafa Abssi a également pointé du doigt le courant du Futur dirigé par le député Saad Hariri, en l'accusant d'avoir financé l'organisation de son père. Elle a notamment cité la BankMed, qui appartient à la famille Hariri, parmi les bailleurs de fonds.

Des rumeurs évoquant un lien entre le clan Hariri et Fatah al Islam avaient déjà circulé dans le passé. Selon les experts, ce lien aurait été motivé par la volonté de créer un front sunnite qui fasse contre poids face au Hezbollah chiite. Mais c'est la première fois qu'une personne supposée proche de l'organisation y fait ouvertement référence.


Cependant, selon Ouafa Abssi, son père ne faisait pas confiance envers le mouvement du Futur et avait donc décidé d'installer l'organisation terroriste dans le camp de Nahr el Bared, avec l'aide d'un homme d'affaire saoudien.


Selon les dires de ces personnes interrogées, les responsables de l'attentat de Damas ont dû se livrer à plusieurs vols à main armée pour financer l'opération. Ils disent qu'ils ont également volé une voiture, dans la capitale syrienne, conduite par un Irakien dans laquelle ils ont ensuite déposé les explosifs.


D'après les médias officiels syriens, la voiture, bourrée de 200 kilos d'explosifs, se trouvait, au moment de son explosion, près d'un poste des services de sécurité, à une intersection menant à l'aéroport international de Damas et à la tombe de Sayyeda-Zeinab, un haut lieu de pèlerinage chiite.